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Scénario : Brian Tucker
Avec : Mark Wahlberg, Russell Crowe, Catherine Zeta-Jones, Barry Pepper, Jeffrey Wright, Kyle Andrews .
Distribué par Studio Canal
109 mn
Sortie le 26 Juin 2013
Note : 7/10.
Le nouveau film des frères Hughes... Non, de l’un des frères Hughes (« From Hell », « Le livre d’Eli », « Menace II society »... Excusez du peu !), à savoir Allen, qui fait donc cavalier seul dans un polar politique qui en rappelle bien d’autres (« City hall » par exemple...), mais qui s’en différencie par une forme plus maitrisée, et des jeux d’acteurs simplement excellents...
Suite à un verdict qui le rendit libre de la mort de son suspect, Billy Taggart dut également immédiatement démissionner, sa non-culpabilité étant remise en cause suite à une preuve apportée au dernier moment. Mais le maire de New-York, Nicholas Hostetler préféra libérer un héros de la police et accepta de taire cette preuve contre le départ de Billy. Sept ans plus tard, Billy devenu simple détective privé, est contacté par Hostetler. Ce dernier lui offre de faire son come-back, de retrouver peut-être son identité d’avant : pour cela, il demande à l’ex-flic d’enquêter sur sa femme qu’il soupçonne d’adultère. Pour Billy, l’occasion de sortir enfin du trou dans lequel il est enfermé est trop tentante. Mais il ne se doute pas qu’il vient de signer ce qui peut définitivement constituer sa perte.
Et tout cela, on le devine à une vitesse folle, tous les enjeux sont présentés avec une telle évidence qu’on en arrive à se demander où est l’intérêt du film ? On a tout deviné, on a tout compris, Hostetler (somptueux Russel Crowe, plus pourri que ça, faut le faire !) est une ordure de première, un manipulateur sans scrupule aucune ; Taggart (Whalberg, un rôle de flic ambigu comme il aime...) n’est pas aussi innocent que ça mais en même temps, ce n’est pas un ripou pervers. Autour d’eux, une épouse lassée de cette vie (Catherine Zeta-Jones, excellente), un adversaire au poste de maire qui risque de se faire ramasser (Barry Pepper, parfait), un chef de la police qui tire des ficelles (Jeffrey Wright, nickel...)... Et pour orchestrer tout ce beau monde, Allen Hughes, qui tire de ce scénario somme toute très classique, un polar politique tendu, aiguisé, palpitant, vivant, pervers, retors, où personne n’est innocent, où certains coupables semblent presque innocents, le tout emballé avec un talent certain dans un maelström de vices de toutes sortes concentrés en un seul endroit qui constitue l’ultime personnage de l’affaire : New-York. Et de montrer la ville sous un autre jour, déchirée par les ambitions, les folies, les excès, les secrets de chacun. Alors oui, « Broken city » ne constitue pas la révolution du genre, c’est évident. Mais entre d’autre mains, le résultat aurait été complètement anodin ; entre les mains du co-signataire d’œuvres d’envergure comme celles citées en début de cette chronique, « Broken city » gagne une véritable identité qui le sort du lot, et qui en plus risque d’en faire au fil du temps, une certaine petite référence. Et comme tout petit vin méconnu qui ressemble à bien d’autres, on y revient de temps en temps pour finalement lui installer sa notoriété, dû à ces qualités omises la première fois.
St. THIELLEMENT
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