– Oh ! Les noms, les noms... J’en ai tant ! Celui que préfère est Erekosë. Mais on m’a nommé Urlik Skarsol et John Daker et Ilian de Garathorm, à ce que je sais avec certitude. Et certains voudraient me convaincre que j’ai été Elric le Gynécide.
– Gynécide ? Surnom bien peu flatteur ! Qui est cet autre Elric ?
Pendant 10 000 ans les Melnibonéens ont gouverné le monde. Mais il y a cinq siècles ont émergé les jeunes Royaumes. À présent le peuple de Melniboné ne règne plus que sur l’Île aux dragons. Sur le Trône de rubis le dernier des Empereurs sorciers de Melniboné se nomme Elric.
Né faible et albinos, il doit sa survie aux chants runiques, aux potions magiques et aux herbes rares.
Elric est fiancé à la belle Cymoril. Aussi les courtisans se demandent si l‘Empereur suivra l’antique tradition qui nécessite à cette occasion de sacrifier douze couples de jeunes mariés aux Seigneurs du chaos.
Mais les noces d’Elric devront attendre. Une invasion se manifeste alors que son cousin l’ambitieux Prince Yyrkoon convoite son trône.
Entre combat naval, intrigue de palais et intervention des Seigneurs du Chaos Elric doit puiser dans sa connaissance des arts magiques.
Paradoxalement sa faiblesse physique apparente lui a ouvert d’autres voies et il apparaît qu’Elric est peut-être l’Empereur susceptible de rendre à Melniboné sa grandeur passée. Cependant la conquête ne l’intéresse guère et peut-être pour la première fois un Melnibonéen s’interroge sur la nécessité de la domination des autres peuples.
Celui qui a cherché en vain des réponses dans les livres décide de partir à l’aventure explorant seul les nouvelles nations.
La traversée du Désert des Soupirs le laisse affaibli. À Quarzhasaat, la Cité des Sables une potion le revigore, mais on lui apprend qu’il s’agit d‘un poison lent. Pour survivre Elric doit se rendre à la mythique Forteresse de la Perle. La perle au cœur du Monde qu’il y ramènera apportera la puissance et le pouvoir. Mais pour cela, il est nécessaire de pénétrer dans le monde des rêves.
La quête de réponses d’Elric l’emmènera également sur les bords d’un rivage où il sera recueilli par un navire bien singulier dont les passagers sont comme lui diverses incarnations du Champion Éternel et leur voyage doit les emmener à préserver le multivers.
En créant Élric Moorcock a renversé la tendance de l’héroïc-fantasy. Point de barbare bodybuildé, mais un sorcier physiquement faible et appartenant à une civilisation décadente. Point de sauveur de sa nation, mais un destructeur.
La réédition de l’intégrale ne se fait pas dans l’ordre de parution, mais dans l’ordre chronologique des aventures d’Elric. Ainsi « Elric des Dragons » date de 1972, « La forteresse de la perle » de 1989 et « Le navigateur sur les Mers » du destin de 1976, alors que la première parution d’Elric (« La Cité qui rêve ») est de 1961 (1).
Héros atypique, possédant une épée dévoreuse d’âmes ou étant possédé par elle, il erre dans un monde où les Seigneurs de la Loi et ceux du Chaos s’affrontent. Cherchant la paix, apportant la mort et la destruction, il contribue ainsi à l’évolution cruelle de son monde.
(1) présente dans l’ouvrage « Elric le nécromancien »
Damien Dhondt
Auteur : Michael Moorcock, Préface : Jean-Luc Fromental _ Elric Intégrale 1 (« Elric des Dragons », « La Forteresse de la perle », « Les navigateurs sur les Mers du Destin ») _ Traduction : Daphné Halin, Brian Hester, Gérard Lebec, George W. Barlow _ Edition _ Pocket _ juin 2013 _ Inédit, poche, 640 pages _ 12,80 euros