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Avec : Gérard Lanvin, Nora Arnezeder, Tomer Sisley, Mathieu Kassovitz, Simon Abkarian,
7 / 10
Personne n’a oublié la superbe Michèle Mercier dans le rôle d’Angélique ni son mari le balafré et boiteux Comte de Toulouse Joffrey de Peyrac qu’incarnait Robert Hossein dans le film culte des années 60’ « Angélique, la marquise des anges ». Ils ont fait rêver plusieurs générations et leur succès a donné lieu à quatre suites entre 1964 et 1968.
Le réalisateur Ariel Zeitoun s’attaque donc ici à un monument du Cinéma de capes et d’épées des années 60’ mais c’est une « Angélique » revisitée qu’il nous propose, une Angélique rebelle qui prend son destin à bras le corps, une femme indépendante bien plus proche des romans d’Anne Golon mais aussi plus réaliste. C’est une version plus moderne, plus élaborée mais également bien plus noire. Les couloirs sont plus sombres, l’atmosphère plus angoissante... C’est la belle Nora Arnezeder qui nous offre ici une Angélique bigrement sexy particulièrement lorsqu’elle s’offre enfin à son mari Joffrey de Peyrac que Gérard Lanvin, reprenant le rôle laissé par Robert Hossein, joue magnifiquement. Evitons donc les comparaisons et parlons seulement de cette « Marquise des Anges 2013 »...
L’histoire : La jeune Angélique Sancé de Monteloup, fille d’un petit noble de province, est mariée contre son gré au riche Comte de Toulouse Joffrey de Peyrac, un homme âgé, balafré et boiteux. Révoltée devant la disgrâce physique de son époux elle se refuse à lui mais finira pourtant par être finalement séduite par sa personnalité et malgré les jalousies provoquées autour d’eux par la mystérieuse richesse de Joffrey, elle entame alors une vie conjugale heureuse : un premier enfant, Florimond, couronne leur union puis un second Cantor... Pourtant les nuages sombres se dessinent à l’horizon : Louis XIV, à l’issue de son mariage avec l’infante Marie-Thérèse, s’arrête au château du Comte et jaloux de son immense fortune il le fait emprisonner. Accusé de sorcellerie, Peyrac est condamné à être brûlé vif en Place de Grève. Commence alors pour Angélique une longue descente aux enfers dans les bas-fonds de la capitale...
Des décors spectaculaires, une réalisation extrêmement soignée, c’est un film dans la plus pure tradition des films de capes et d’épées auquel Ariel Zeitoun nous convie ici et l’atmosphère de ce XVIIème siècle en proie à la tyrannie, aux inégalités, à l’oppression et aux luttes de pouvoir est parfaitement bien dépeinte.
Le couple formé par Gérard Lanvin et Nora Arnezeder fonctionne parfaitement et je dois dire que si la beauté de Nora crève l’écran, c’est la prestation de Gérard Lanvin qui emporte mon suffrage et m’a heureusement surprise... Aucun doute, il reprend avec panache le rôle laissé par un inoubliable Robert Hossein. On y croit,... on croit en cet amour qui soudain brûle -car c’est bien le mot- entre ces deux êtres que tout semble séparer et que pourtant les aspirations secrètes rapprochent : ELLE, jeune aristocrate en quête de liberté qui refuse de se soumettre et se bat contre l’injustice et LUI homme âgé, défiguré et handicapé mais qui ne rend de compte à personne et vit complètement en dehors du système dont il se contrefiche...
A leurs côtés nous retrouvons Tomer Sisley (Largo Winch) dans le rôle du marquis de Plessis-Bellières et il nous délivre un Philippe de Plessis-Bellière énigmatique et fascinant, Simon Abkarian (Casino Royal) interprète l’avocat Degrez jadis incarné par Jean Rochefort et Mathieu Kassovitz (le guetteur) est Calembredaine le Chef de la cour des Miracles qui est ici bien plus angoissante que dans le film de 1964.
Alors oublions durant un moment l’Angélique de 1964 et pour ceux qui se sentent réfractaires donnez juste une petite chance à cette nouvelle et séductrice Angélique 2013 qui, selon Anne Golon, est beaucoup plus en harmonie avec la vision de la jeune rebelle qu’elle imagina des années plus tôt.
Mon avis : A voir
Andrée Cormier
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