– Je suis ce que je suis : un monstre mutilé. Accepte la réalité.
Le roi Alvar s’est lancé dans la bataille. Mais alors qu’il est grièvement blessé son cousin a saisi l’occasion. Le laissant agonisant il rejoint la capitale apportant la nouvelle de la mort du souverain (qu’il remplace aussitôt sur le trône) et consolant l’épouse du défunt (qu’il remplace également dans le lit conjugal).
Recueilli par une sauvageonne Alvar est soigné et réconforté (dans tous les sens du terme). C’est ainsi que nait une fille.
Bien des années plus tard Alvar reconquiert son trône. Il pourrait récupérer également son épouse, mais il décide de la remplacer ...par sa propre fille.
Dans une ambiance moyenâgeuse altérée Jodorowsky nous compte une histoire d’amour et de mort. La cruauté du propos pourrait déboucher sur le glauque, mais curieusement il n’en est rien. La dimension artistique de la personnalité de Jodorowsky transparait même dans les aspects les plus sombres. On remarquera que la mutilation du héros (mutilation que nous ne préciserons pas) rappelle les mutilations rituelles de la caste des méta-barons.
Damien Dhondt
Scénario : Alejandro Jodorowsky , Dessin : Dongzi Liu Couleurs : _ Edition Glenat, Collection : Grafica _ Inédit, grand format, 48 pages couleurs _ 13,90 euros
|