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Scénario : Gary Daubermann
Avec : Ward Horton, Annabelle Walis, Alfre Woodard, Eric Ladin, Tony Amendola.
Distribué par Warner Bros. France
98 mn - Sortie le 8 Octobre 2014 - Note : 2/10
Reprenons tout depuis le début. D’abord James Wan. Ce jeune cinéaste révolutionne en son temps le cinéma horrifique avec « Saw », le premier, l’unique. Coup de maître sans lendemain. Non. Il signe ensuite le méconnu et pourtant excellent - même dans sa version « tronquée » dixit Wan himself - « Dead silence », film de pure terreur gothique... Avec des poupées et un ventriloque. Puis arrive le choc « Insidious », suivi par le méga-hit « The conjuring - les dossiers Warren ». Un budget de 20 millions de dollars - vingt fois plus qu’ »Insidious » ! - pour un total de recettes mondiales de 320 millions de dollars. Aujourd’hui Wan est derrière la caméra pour « Fast and furious 7 », et produit des petites choses comme cet « Annabelle » qui reprend simplement un des objets maléfiques trônant dans la salle aux horreurs des Warren d’où la référence sur l’affiche. Et on s’arrêtera là car pour le reste, « Annabelle » est un pétard mouillé qui n’arrivera jamais à susciter une vraie terreur tout au long de son histoire. Laquelle n’existe d’ailleurs pas !
Pour faire plaisir à Mia, sa femme enceinte, John lui ramène une poupée qui complètera sa collection, baptisée Annabelle. Un soir, un couple de satanistes s’introduit dans la maison, agresse Mia avant que la police ne la sauve in extrémis. Mais la femme a le temps de déverser son âme dans Annabelle. Et Mia accouche d’une charmante petite fille. Quelques semaines plus tard, et suite à d’étranges phénomènes très inquiétants, le couple part s’installer en ville dans un appartement. De nouveau, Mia est sujette et témoin de faits de plus en plus terrifiants, et elle voit même apparaitre le Diable en personne. Pour elle, cela ne fait plus aucun doute, sa famille est menacée. Mais pour quelles raisons ?
Et ça, on se le demande bien. Partant du postulat d’une poupée hantée, le film n’en finit pas de naviguer d’une séquence choc à une autre séquence choc sans se soucier de la crédibilité de son histoire, de la logique de sa narration, de rien. C’est juste du « Bouh fais-moi peur ! » s’appuyant sur la publicité et la renommée de « Conjuring ». Ainsi donc, on a droit à de gros plans sur une aiguille de machine à coudre à côté des doigts de Mia, une assiette de pop-corn qui prend feu, une présence qui tire Mia alors qu’elle est à terre, une cave d’immeuble devenant une antichambre de l’enfer avec un landau vide et des pleurs de bébé - et une séquence répétée trois ou quatre fois ! -, une image et une silhouette de Satan himself, une phobie de la poupée mais c’est quand même à Mia qu’on demande d’aller la chercher, etc... Aucun souci de crédibilité, de logique dans toutes ces séquences, au point même qu’Annabelle en est à passer à la troisième place alors que tout tournait autour d’elle. Mauvais scénario, mais c n’est pas fini : cerise sur le gâteau, c’est au mauvais John R. Leonetti - à qui on doit entre autres « Mortal Kombat : annihilation », « L’effet papillon 2 », de grands moments de bon fantastique... - qu’incombe la lourde tâche de faire peut avec un scénario aussi mauvais. Inutile de dire qu’on se lasse très vitre de tout ça, qu’une scène vous fera sursauter - la petite fille qui court vers Mia en poussant la porte et... Vous verrez ! - et c’est tout, le reste lassant plus vite qu’autre chose et ne donnant pas envie de réitérer l’expérience avec même un bon derrière tout ça. Bref, Wan peut être fier de ses films en tant que réalisateur, mais il peut oublier ceux qu’il produit et qui lui rapportent de vraies fortunes : en un week-end, « Annabelle » a réussi à faire presque huit fois son budget en recettes. Oui, on n’est pas à l’abri d’une séquelle...
Stéphane THIELLEMENT
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