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  Sommaire - Films -  A - F -  Calvary (Id.)
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"Calvary (Id.) " de John Michael McDonagh

 

Réal. & scénario : John Michael McDonagh
Avec : Brendan Gleeson, Kelly Reilly, Marie-Josée Croze, Chris O’Dowd
Distribué par 20th Century Fox - 104mn - Sortie le 26 Novembre 2013 - Note : 9/10
Le précédent - et premier - film de John Michael McDonagh était une comédie irlandaise policière assez pathétique dans sa ringardise et sa laideur. Inutile donc de préciser que lors de la vingt-cinquième édition du film britannique de Dinard, aller voir son petit nouveau, « Calvary », ne faisait pas partie des priorités. Sauf que, un petit sixième sens s’éveilla, et il eut bien raison...

Installé dans son confessionnal, le père James attend ses pêcheurs. Il y en a un qui s’installe, qui révèle au père James avoir été violé dans son enfance par un curé, qu’il veut se venger parce que même aujourd’hui, cela a détruit sa vie, mais que le coupable est mort, et que même ainsi, l’impact aurait été amoindri par les crimes de cet homme. Par contre, si il tue un prêtre innocent et apprécié de tous, là, ce serait différent. Et c’est ce qu’il dit au père James : rendez-vous dans une semaine, sur la plage, pour être tué d’un crime qu’il ne connait pas par la victime elle-même. Une semaine pour mettre à jour ses affaires, spirituelles et réelles, une semaine pour revoir sa vie...

Il est précisé sur l’affiche le terme de « comédie noire ». Comédie ! Non, loind e là. Comme touché par la grâce, McDonagh brosse le portrait d’un homme au passé détruit qui l(‘a poussé à rentrer au service de l’église. Portraits également de diverses personnes gravitant autour de lui, chacune ayant un secret plus ou moins lourd, une vie plus ou moins réussie. Le père James a même une fille, qu’il n’a pas vu depuis longtemps. Il sera temps pour lui de la revoir. En voulant aider les autres, le père James s’oublie. Et ne se voit nullement remercier pour certaines de ses actions. A une époque économique très dure, la croyance en ce Dieu est de plus en plus ardue. Et en Irlande, la fréquentation religieuse baisse. De tout cela, McDonagh en a fait un film d’une force rare, excellent, porté par les larges épaules de Brendan Gleeson, à l’humour discret, aux questions importantes, aux regrets glanés au cours d’une vie, un miroir de nos sociétés actuelles, qui en arrivent même à faire passer des intérêts avant l’aspect humain. On est loin de « The Guard, mais c’est plus que mieux, car avec « Calvary », John Michael Mc Donagh vient de prouver tout le talent qu’il y a en lui. Son second film est une petite bombe en son genre. Et là, on est devenus impatients de découvrir son troisième.

Stéphane THIELLEMENT



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