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Avec Christian Bale, Emily Watson, Taye Diggs
TF1 Vidéo
Dans un futur proche (comme toujours), toute émotion est proscrite, les populations vivent dans un quotidien des plus banals, tristes, et mornes, aidés par l’absorption d’une drogue. Pour faire respecter ces nouvelles lois, des limiers, les Ecclésiastes, véritables machines à tuer, experts dans l’art martial marié à la dextérité des armes à feu, ont plein pouvoir pour éradiquer tout contrevenant et détruire tout symbole attisant un retour à une société plus humaine. John Preston (Christian Bale, bientôt dans le costume de Batman) est le meilleur de tous. Pourtant, un jour, il brise sa fiole de drogue, et redécouvre alors celui qu’il était avant. A moins que tout cela ne soit qu’une machination pour aider le pouvoir à vaincre une résistance souterraine visant à renverser ce totalitarisme inhumain.
Un postulat intéressant, rappelant 1984, Fahrenheit 451 ou encore Gattaca par cette vie aseptisée, mélangeant la Science-Fiction sérieuse, et quelque part cauchemardesque, à une variante du film d’arts martiaux, tel est Equilibrium. Sauf qu’au final, il s’agit d’un bien petit film qui ne fonctionne quasiment jamais quant à son propos. Résumer la terre à une ville gouvernée par des écrans de contrôle « robotisant » les volontés de chacun, redécouvrir l’émotion en prenant un chiot dans les bras, découvrir une architecture future inspirée par la grisaille des bâtiments est-allemands directement inspirés par les dessins d’Albert Speer (l’architecte d’Hitler, aux idées très « blockhaus » pour les monuments), et habiller les soldats comme des nazis, tout cela ridiculise rapidement Equilibrium. On ne croit pas à un seul instant à ce monde futuriste, et si le film peut sembler intéressant à la première vision, c’est par l’originalité de ses combats martiaux où l’arme à feu devient le prolongement du bras. C’est peu, tout comme les bonus qui ne proposent qu’un making-of des plus conventionnellement promotionnels, et si on écoute le commentaire audio du réalisateur, c’est par curiosité, pour voir comment il défend son film. Rapidement, on sent que le budget limita beaucoup de choses, mais qu’en même temps, ce n’est pas ce qui aurait pu rattrapé un scénario aussi simpliste. On connaissait Kurt Wimmer pour un polar très violent avec Brian Bosworth, Tueur d’élite, et pour son scénario de la nouvelle version de L’affaire Thomas Crown, on continuera ainsi car Equilibrium ne sera pas ce qu’il faudra retenir de plus marquant dans sa filmographie.
Stéphane Thiellement
Note : film : 3/10 DVD : 4/10
Bonus (vostf) : coomentaire audio du réalisateur ; making-of ; galerie de photos ; bandes-annonces
Un autre avis :
Equilibrium
de Kurt Winner
avec Christian Bale et Sean Bean
2002
Verdict : 7,5 / 10
Voici un récit de science-fiction intéressant qui mixe une série d’influences immédiatement reconnaissable. Nous sommes dans un futur proche mais indéterminé, après une guerre mondiale qui a failli anéantir l’humanité. Pour éviter que le monde ne soit détruit par les conflits suivants, un comité de sages a décidé de priver les êtres humains de leur capacité à percevoir des émotions. Pour cela, chacun doit absorber quotidiennement une drogue inhibitrice, le Prozium. Bien sur, une police traque impitoyablement les transgresseurs. Or, un de ces flics (Christian Bale) commence à douter de la valeur de sa mission.
Il s’agit d’un thème très classique, inspiré des classiques littéraires "1984" de Orwell et, plus encore, de "Fahrenheit 451" de Ray Bradbury et "Un Bonheur Insoutenable" de Ira Levin. Visuellement, le film possède un style très froid et écrasant, dans la lignée de "Metropolis" ou "Brazil", avec une architecture fonctionnelle orientée vers les préceptes utilitaires énoncés par la troisième Reich. Le budget du film ne permet pas toujours de concrétiser les visions du réalisateur (comme en témoigne certains plans à effets spéciaux un peu limite) mais celui-ci parvient quand même à s’en tirer efficacement. La création du Gun Kata (une sorte de compromis entre les arts martiaux et les aptitudes d’un tireur d’élite) permet quelques belles séquences d’action qui changent agréablement des combats câblés à la "Matrix". Bien sûr, ce dernier film pèse de tout son poids mais il serait malhonnête et foncièrement réducteur de considérer "Equilibrium" comme un simple plagiat. On peut toutefois regrette une précipitation regrettable de l’intrigue lors d’une seconde partie qui paraît bâclée. Apparemment, une volonté des producteurs pour donner au produit un aspect plus commercial. Peine perdue d’ailleurs, le film ayant été un énorme échec. Ce qui est profondément injuste d’ailleurs car Kurt Wimmer, aidé par d’excellents acteurs, tire parti du matériel proposé pour livrer un mélange de pamphlet politique, de satire social, de thriller d’anticipation et d’actionner basique. Dans l’ensemble, le film est plus qu’intéressant et certaines scènes sont mêmes brillantes.
Pizzoferrato Fred
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