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Réal. & scénario : Guy Ritchie
Co-scénariste : Lionel Wigram, d’après une histoire de Jeff Kleeman, David C. Wilson, Guy Ritchie & Lionel Wigram
Avec : Henry Cavill, Armie Hammer, Alicia Vikander, Elizabeth Debicki, Hugh Grant.
Warner Home Vidéo
Peut-être la meilleure surprise cinématographique de 2015, le film qu’on n’attendait pas du tout au vu des premières images, du background de Guy Ritchie (perso, Ritchie est né avec « Sherlock Holmes » ; avant… Bof ! Le renouveau du polar anglais ? Non. Matthew Vaughnn y est arrivé avec son excellent « Layer cake »…), et bon, un échec commercial aux States, ce qui peut parfois ne rien laisser augurer de bon. Et parfois, tout le contraire. Comme ici. C’est simple, suivant les générations, on peut avoir en mémoire la série homonyme avec Robert Vaughn et David McCallum, mais voilà, ce n’est pas non plus « Amicalement vôtre » ! Un petit côté décalé qui était sympa. Et puis l’époque, la guerre froide, tout ça… Hé bien, à la surprise générale, l’adaptation sur grand écran balaie complètement la série, et surtout innove, respecte, honore, et procure un plaisir incroyable ! Et comble de bonheur, une nouvelle vision décuple encore plus toutes ces qualités ! Et comme on avait raté la chronique lors de sa sortie en salles, profitons de la sortie du Blu-ray pour dire tout l’immense bien qu’on pense de ce petit bijou.
Au début des années 60, Napoleon Solo de la CIA et Ilya Kuryakine du KGB, agents secrets que tout oppose, se voient obligés de faire alliance pour déjouer les plans d’une organisation criminelle qui ne veut pas d’une paix mondiale entre les deux puissances. Peu à peu, l’antagonisme va se transformer en un partenariat étrange qui obligera les responsables des deux agents à accéder à un nouveau service secret dirigé par un britannique pur souche, Waverly, chef de l’U.N.C.L.E.
United Network Command for Law and Enforcement : U.N.C.L.E. Me suis toujours demandé ce que ça voulait dire, il faut arriver en 2015 pour l’apprendre, et avec quel plaisir, quel brio, quel enthousiasme, quelle pêche, quelle classe ! Tout ça est dans cette adaptation qui s’avère donc plus que réussie, un vrai bonheur, un pur plaisir à revoir ! Et c’est au détour de quelques propos glanés dans les trente-cinq minutes totales des bonus qu’on découvre que Guy Ritchie et Lionel Wigram sont deux fans absolus de cette époque, de la série, qu’ils ont voulu à tout prix créer le film qu’ils voulaient voir tiré de la série, et mettre tout en œuvre pour y arriver. Trouvant en Henry Cavill et Armie Hummer les interprètes parfaits pour ré-endosser ces costumes, les deux hommes n’ont pas lésiné sur les moyens – sans tomber non plus dans de dangereux excès, un budget de 75 millions de dollars aujourd’hui, c’est limite un film indépendant !!! – pour recréer avec maestria les années 60, s’aidant beaucoup de l’Italie – voir le module « Vue d’espion » pour comprendre pourquoi, écrire une intrigue qui prend son temps mais sans jamais ennuyer, procurant un sentiment de cool attitude très classe indéniable et ô combien agréable en cette époque de cinéma qui ne prend même plus ce temps d’appréciation justement. La musique choisie – morceaux musicaux d’époque dont un sublime final interprété par Nina Simone, « Take care of business » qui colle tellement bien au film qu’il le clôt simplement magistralement ! Autrement, jamais Ritchie n’a été aussi bon, parfait, raffiné, subtil : c’est du beau et grand cinéma qui, encore une fois, fait tellement de bien à apprécier. L’édition Blu-ray permet d’apprécier encore plus les efforts faits sur la restitution de l’époque au travers de costumes soignés, de cadrages raffinés, et de la beauté de certains paysages, l’ensemble servi par une photographie en parfaite osmose avec l’ensemble. Et même si les bonus ne forment qu’un tout d’une grosse demi-heure, il y a des petites choses qui valent bien plus que de longues heures de remplissage. Bon d’accord, tout le monde s’auto-congratule mais là, il y a de bonnes raisons : les acteurs se sont éclatés, ont exécuté bon nombre de cascades par eux-mêmes (séquences sous-marines comprises, respect !), et surtout on y voit un Guy Ritchie bien impliqué et passionné par son projet, se relaxant en jouant aux échecs. Et plus intéressant : la séquence de l’hélicoptère mérite un coup d’œil car la production a retrouvé celui utilisé dans « Goldfinger », acheté par un collectionneur et donc ré-utilisé dans ce film ! Et il y a aussi les motos Métisse, modèles fabriqués à la main en Angleterre, et on voit donc Arnie Hummer s’amuser comme un gosse avec ces jouets d’adultes ! Bref, de petites choses qui de prime abord semblent anodines (comme ce stagiaire qui s’avère être le fils d’un ami des pères de Hugh Grant et Guy Ritchie !) mais qui révèlent parfois des dessous et autres secrets bien plus riches et complémentaires au plaisir procuré par ce film. Et donc, pour conclure, si vous n’avez pas vu « Agents très spéciaux code U.N.C.L.E. », ne commettez pas une seconde fois la même erreur, jetez-vous sur ce petit bijou. Si vous l’avez déjà vu et y avez pris un plaisir étonnant, remettez le couvert, c’est encore meilleur ! Et Nina Simone sur le générique final vous achèvera une nouvelle fois !
Note film : 10/10
Blu-ray : copie magnifique, encodage 1080p, format d’origine 2.41, image 16/9ème - 117 mn.
Bonus : 6/10 : « Les gars de U.N.CL.E » : making-of – « Un homme au talent extraordinaire » : Guy Ritchie sur le tournage – « U.N.C.L.E. : espion sur le plateau » : 3 scènes de tournage, & anecdotes du stagiaire à la mise en scène – « Vue d’espion : recréer les années 60 » : costumes et décors – « Une classe supérieure de héros » : cascades et scènes d’action – « Les motos british : classes et très british » : documentaire.
Stéphane THIELLEMENT
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