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  Sommaire - Films -  A - F -  Conjuring 2 : le cas Enfield (The Conjuring 2)
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"Conjuring 2 : le cas Enfield (The Conjuring 2) " de James Wan

 

Scénario : Carey Hayes, Chad Hayes, James Wan & David L. Johnson, d’après une histoire de Carey Hayes, Chad Hayes & James Wan
Avec : Patrick Wilson, Vera Farmiga, Madison Wolfe, Lauren Esposito.
Distribué par Warner Bros. France
133 mn - Sortie le 29 Juin 2016 - Note : 8/10

A la base, pour se sécuriser, deux points extrêmement positifs : le premier « Conjuring » est, à juste titre, considéré comme un des meilleurs films d’épouvante du genre. Le second : il est signé James Wan, jeune cinéaste australien lancé par un premier film choc, « Saw », suivi par d’autres réussites plus subtiles comme « Insidious », « Dead Silence », et même dans des genres différents tels que le très violent polar noir qu’est « Death sentence » et le blockbuster triomphal avec « Furious 7 », à ce jour le plus gros succès de la série avec plus d’un milliard et demi de dollars de recettes mondiales ! Mais ça n’est pas monté à la tête du jeune prodige puisque le revoici avec une seconde séquelle – après le pas mal « Insidious 2 » - et pour laquelle, de grandes espérances sont misées sur lui car « Conjuring » avait quand même ramené plus de trois cents millions de dollars de recettes pour un budget quinze fois inférieur, en plus d’un succès critique quasi-unanime ! Logiquement, « Conjuring 2 : le cas Enfield » apparut dans les starting-blocks…
Ed et Lorraine Warren, « chasseurs de fantômes et démons » bien connus furent mandatés pour enquêter sur le cas Amityville. Ce que Lorraine, en tant que spirite, ressentit fut tellement horrible qu’elle persuada Ed de cesser leur activité, le danger devenant trop grand. Mias quand l’Eglise leur demanda de se rendre en Angleterre, dans le quartier d’Enfield près de Londres, pour aider une femme et ses quatre enfants à comprendre ce qui les torturait dans leur maison, ils ne peuvent refuser. Et ce qu’ils vont découvrir constitue encore aujourd’hui selon Lorraine Warren, le dossier le plus difficilement oubliable, celui qui la hante encore…
Oublions les coups de pub lus à droite et à gauche tant sur ce tournage que sur les époux Warren. Après tout, pourquoi pas ? Non pas que le Diable existe et fasse la guéguerre à Dieu – et on a droit à une tartine question religion ! -, mais simplement que le Mal puisse se manifester par le biais d’esprits humains suffisamment forts et puissants pour faire croire à des entités maléfiques venues d’autres dimensions. Maintenant, ceci étant dit, le but du film est d’abord de faire peur, d’épouvanter, de mettre le trouillomètre à zéro voir plus bas encore et là, « Conjuring 2 : le cas Enfield » y arrive aisément. C’est simple, malgré une durée tout de même un peu longue où on sent que Wan a voulu être plus ambitieux en narrant une histoire plus dense, richement documentée, s’intéressant à chaque personnage, il n’en demeure pas moins que le cinéaste connait ses classiques sur le bout des doigts, tout comme les trucs et autres astuces du genre pour vous faire flipper. Sauf qu’en plus, lui, il est doué ! On est à des milliards de kilomètres de purges du genres en found-footage qui pullulent depuis les « Paranormal Activity » de la honte, loin des ghosts-stories nippones avec les petites filles au cheveux longs et sales devant la figure qui marchent comme des araignées, bref Wan lui, c’est de la bonne vieille peur remise au goût du jour avec un sens de la mise en scène parfois simplement inédit ! Inutile de préciser que l’effet choc est là, mais qu’en plus tout cela au cours d’une histoire digne de ce nom, passionnante à découvrir, n’hésitant pas à mélanger avec un sérieux inébranlable les exorcistes et autres croyants en la sainte bible aux scientifiques purs et durs. Le plus étonnant, c’est qu’il arrive même à créer des théories comme celle qui serait que ce n’est pas Dieu ou Jésus qui repousse le Diable mais simplement des textes ancestraux qui par leur consonance pourraient avoir un effet salvateur sur toute forme de folie qu’on supposera démoniaque ! Oui, là-aussi, pourquoi pas ? Bref, on l’aura compris, avec « Conjuring 2 : le cas Enfield », James Wan démontre sa grande maitrise et dextérité dans le genre, nous faisant oublier certaines de ses productions mineures (« Annabelle »…) pour confirmer que lorsqu’il est maitre à bord, il confirme qu’il est bien un des nouveaux maîtres du genre.

Stéphane THIELLEMENT



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