Communiqué de l’éditeur :
Le monde n’est plus qu’une seule et gigantesque cité divisée en plusieurs millions de zones urbaines contigües. Chacune d’elles se veut autonome, politiquement indépendante et dotée d’un mode de vie propre. Toutes sont sous la surveillance de redoutables « policiers-robots » qui en contrôlent les frontières et expulsent où suppriment tous les indésirables. Ces différentes zones, qui ont entre elles des contacts limités et souvent hostiles, confient toutes leur maintenance et leur sécurité à un programme central. Et lorsque ce programme vital est dérobé, rien ne va plus. Comment faire sans système de contrôle climatique ? Comment gérer les tonnes d’ordures qui s’amoncèlent ? Comment remplacer les robots en panne ? Ce sont quelques-unes des questions que va devoir résoudre notre héros en mettant la main sur Silena Ruiz, l’auteure du vol, sa propre « femme-du-mois ». Au fil d’une course-poursuite qui l’entraîne, en migrant clandestin, de zone urbaine en zone urbaine, celui-ci va découvrir une pluralité de mondes et connaître peu à peu lui-même la tentation du chaos.
Dans cette fable où l’alliance inquiétante de la dépendance technologique (la ville-planète est une « smart city » bien avant l’heure) et du repli identitaire paraît ne pouvoir déboucher que sur le chaos annoncé, Silverberg s’empare du grand fantasme du village planétaire pour poser la question de l’habitabilité de la planète et de la possibilité de la coexistence de milliards d’être humains à l’ère des villes-machines du capitalisme.
Traverser la ville, de Robert Silverberg (Getting across, 1973), traduit de l’américain par Jacques Chambon, Le Passager clandestin, collection « Dyschroniques », octobre 2016, 100 pages, 5 euros.
Chronique d’Hervé Lagoguey dans SF Mag