– Ce n’est pas un accident n’est-ce pas ? Donnez-moi le nom de votre assassin.
L’inspecteur Richard Gordone (Jean-Pierre Mocky) enquête sur le meurtre d’un de ses collègues. Tout commence par une visite à la morgue. Mais où est passé le médecin légiste ? Mais il est en grève comme tout le monde. Ah, évidemment. Mais en ce cas où est passée la veuve du trépassé ?
– Vous avez vu passer une blonde vêtue de noir ?
– Vivante ?
– Oui !
Avant d’être assassinée à son tour la malheureuse a le temps de révéler l’existence d’une organisation secrète. Ses membres ignorent l’identité de leur chef "L’Araignée" qui organise des hold-ups, bénéficiant ainsi d’un trésor de guerre dans un but occulte. Parallèlement, bénéficiant de fonds d’origine inconnue, différents candidats se présentent à l’élection présidentielle. Or ils se font régulièrement assassiner par des exécutants reconnaissables à leur tatouage représentant une araignée (1).
Bon sang, mais c’est bien sûr ! L’un des politiciens est donc l’énigmatique "Araignée". Mais qui des honorables Dubois, Durand, Dupond, Dugland ou Dufer a décidé d’éradiquer ses concurrents ?
Sorti juste avant l’élection présidentielle de 2002, ce film nous présente une société corrompue à divers niveaux et où la principale préoccupation des mondaines consiste à discuter du traitement de leurs chiens (la mode étant à l’acupuncture nucléaire). Pendant ce temps, les futurs électeurs peuvent prendre connaissance des slogans des candidats qui au moins ont le mérite de la simplicité : "Chez Dupont tout est bon", "Dugland : le chêne de la démocratie" ou "Dubois on y croit".
On ne peut que constater un budget ultra-réduit qui oblige Jacky Berroyer à organiser une manifestation de légistes en grève avec une demi-douzaine de personnes. Néanmoins, le légiste en chef a réussi, lui, à trouver un meilleur slogan que les hommes politiques : "Nous ne subirons plus longtemps la morgue des responsables".
Tout est dit. La démesure de l’irréalisme combat efficacement un budget ridicule.
(1) coïncidence ? En 2009 Noel Simsolo (qui fut acteur sur dix films de Jean-Pierre Mocky) écrivit "Le secret du professeur Crochet" (éditions L’Archipel) où le héros se trouve confronté au gang des Tarentules dont le signe de reconnaissance se trouve être une araignée tatouée sur le corps
Fiche technique :
Réalisateur : Jean-Pierre Mocky
Scénaristes : Jean-Pierre Mocky & André Ruellan
Format : 1.66 écran 16/9 compatible 4/3
Nombre de disques : 1
Sortie : 12 avril 2006
Durée : 1h50
Editeur : Pathé
Prix : 5 euros
Bonus :
– bande-annonce
– interview de Patricia Barzyk
– interview de Jean-Pierre Mocky
– galerie de photos
Damien Dhondt
Lire 2800 chroniques de films dans le livre d’Alain Pelosato :
123 ans de cinéma fantastique et de SF : Essais et données pour une histoire du cinéma fantastique 1895-2019

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