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Scénario : Justin Haythe, d’après une histoire de Gore Verbinski & Justin Haythe
Avec : Dane DeHaan, Jason Isaacs, Mia Goth.
Distribué par 20th Century Fox - 146 mn - Sortie le 15 Février 2017 - Note : 6/10
Voici un film attendu, vendu sur de belles images qui surprennent, donnent un ton assez étrange, mélangeant plusieurs thèmes et sujets, sans vraiment qu’on puisse vraiment mettre le doigt dessus, et ce sentiment de voir un projet vraiment ambitieux au final. Tout cela se vérifie, sans pour autant atteindre ce qu’on espérait ou souhaitait voir.
Jeune cadre aux dents longues d’une société financière, Lockart est envoyé en Europe, dans les Alpes suisses, dans un château devenu centre de cure pour en ramener l’un des dirigeants de sa boite n’ayant donné pour seules signes de nouvelles qu’une mystérieuse lettre qui inquiète les actionnaires. Arrivé sur place, Lockart trouve l’environnement étrange, habité par un ensemble médical sous la coupe du professeur Volmer, et par des pensionnaires âgés venus tous trouver ici la fontaine de Jouvence tant recherchée. Après avoir trouvé ses réponses, et avoir été décontenancé par certains faits, Lockart prend le chemin du retour. Mais un accident le voit obligé de revenir en tant que convalescent au château. Et là, au fil des jours et des nuits, il va découvrir des vérités cachées qui vont faire vaciller sa raison, et ce jusqu’à une ultime révélation qui le ramènera d’entre les enfers.
Un climax final un peu grandiloquent mais qui convient bien à ce film, très long – 2 heures trente quand même – ce qui au vu du sujet, peut paraitre un peu exagéré ou… Ambitieux. Et c’est surtout l’ambition qui caractérise pour le meilleur et le moins bon (car il n’y a rien de « pire » dans ce film, déjà ça !) « A cure for life », qui au passage est donc le titre français de « A cure for wellness », mystère, mystère… Ambition donc avec un scénario trop riche, trop disparate, qui aligne les sous intrigues à tiroirs avec une déconcertante facilité, et ce au détriment de la cohésion de l’ensemble. Ainsi, on y trouve un peu de « Shutter island », de « Marathon man » (et l’intérêt de la scène –hommage ? – laisse encore un peu sans voix…), de « Frankenstein », de « Vol au dessus d’un nid de coucous », etc… Tout y passe. Mais le meilleur reste la fin puisque là, on tombe sur d’autres hommages qu’énumérer ici viendrait à spoiler ce « coup de théâtre » qui rompt quand même avec l’aspect « classieux » de l’ensemble précédent. Et pour servir tout ce scénario bien machiavélique et tarabiscoté, une superbe réalisation conjuguée à une photo magnifique. Voilà ce qu’est donc ce « A cre for life », en fait un fantastique film d’horreur bien ambitieux, qui quelque part fait plaisir à voir quand on songe au budget accordé pour un tel produit, au succès inconnu (un risque pour Verbinski, son pourtant excellent « Lone Ranger » ayant été un sacré flop de l’histoire du cinéma !), mais dont justement l’ambition s’avère aussi un peu démesurée pour un tel scénario, et c’est là que le bât peut blesser quand même un peu.
Stéphane THIELLEMENT
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