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Scénario : John Logan & Dante Harper, d’après une histoire de Jack Paglen & Michael Green, d’après les personnages créés par Dan O’Bannon & Ronald Shusett
Avec : Michael Fassbender, Katherine Waterston, Billy Crudup, Danny McBride, Carmen Ejogo.
Distribué par 20th Century Fox - 122 mn - Sortie le 10 Mai 2017 - Note : 6/10
Dans un futur proche tout en étant éloigné, le vaisseau spatial Covenant se dirige vers une nouvelle planète qui pourrait accueillir ses 2000 colons, et y instaurer ainsi une nouvelle humanité. Seul être vivant, l’androïde – ou synthétique – Walter gère tout le voyage. Mais une tempête stellaire l’oblige à ranimer les membres d’équipage. Avec un grand nombre de morts et beaucoup de blessés, le Covenant doit se trouver un endroit pour réparer les avaries. Et c’est alors qu’apparait une planète comme ils n’en rêvaient pas, aux conditions de vie similaires à celles de la Terre. En y envoyant une équipe de reconnaissance, le Covenant pourrait trouver un nouvel Eden avant l’heure. Mais la réalité se rapprochera plus de l’Enfer…
Un tagline digne d’une bande-annonce. Ce nouveau chapitre « Alien » est de nouveau signé Ridley Scott, qui revient aux sources tout en y incluant l’ambition et les nouvelles thématiques amenées avec le précédent chapitre qui se voulait un peu trop rationnel et cérébral, tout en n’étant pas aussi raté que souvent dénoncé, loin s’en faut – mais ceci est un avis personnel…-, à savoir « Promethéus ». Et sans déflorer quoi que ce soit de cette nouvelle intrigue, les liens sont parfois directs. Qu’en est-il du résultat ? Un mix de science-fiction et d’horreur, le tout avec de nouvelles têtes pas des meilleures parfois (Daniels, l’héroïne d’aujourd’hui, peut essayer de faire du Ripley, elle ne le sera jamais, un peu fadouille quand même comme choix…), qui reprend donc beaucoup de « Prometheus », et un peu des autres « Aliens », opus 1 & 2 plus exactement. Certes, il y a de très belles choses comme c’est quasiment tout le temps aujourd’hui dans la SF au cinéma, mais en même temps, il y a de la frustration, voire un peu d’ennui. « Alien », c’est un film de monstres avec des scènes-chocs à vous faire blanchir les cheveux en trois séquences, et c’est surtout ça. « Prometheus » était un peu à part, plus cérébral, plus complexe, ce qui se retrouve ici, et qui se retrouve également dans d’autres œuvres de Scott puisqu’étant un de ses sujets de prédilection (que ce soit dans « Blade Runner », dans le film de son fils, « Morgan ») à savoir quand l’intelligence artificielle commence à avoir sa propre vie et donc ses propres questions, désirs, envies… Ce qui fait que cet « Alien Covenant » n’est pas LE grand retour de Scott avec un véritable « Alien », mais bel et bien une nouvelle vision de cette histoire, plus proche de l’original certes, mais combinée quand même avec un matériau bien plus complexe, piquant un peu de hard-science pour aboutir ni à une luxueuse série B horrifique, ni à un pensum science-fictionnel prise de tête, mais à un compromis de toutes ces inspirations. À chacun d’y voir ce qu’il verra, d’y ressentir ce qu’il voudra, et d’apprécier ou non, ou à des degrés divers ce sixième chapitre de la saga « Alien ».
Stéphane THIELLEMENT
Dans le science fiction magazine No 96 en kiosques en juin 2017 : interviews de Ridley Scott et des acteurs du film Alien covenant.
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123 ans de cinéma fantastique et de SF : Essais et données pour une histoire du cinéma fantastique 1895-2019
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