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  Sommaire - Films -  A - F -  American Assassin (Id.)
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"American Assassin (Id.) " de Michael Cuesta

 

Scénariste : Stephen Schiff, Michael Finch, Edward Zwick, Marshal Herskovitz, d’après le roman de Vince Flynn
Avec : Dylan O’Brien, Michael Keaton, Taylor Kitsch, Sanaan Lathan, David Suchet
Distribué par Metropolitan Filmexport
111 mn - Sortie le 20 Septembre 2017 - Note : 8/10

L’exemple type du film d’action, type série B, qui il y a quelques années aurait pu être produit par la Cannon, avec un Chuck Norris en tête d’affiche (et en revoyant beaucoup l’histoire), et réalisé par un besogneux qui en aurait fait du primal et bête de grande classe. Aujourd’hui, ce même scénario entre les mains d’un tâcheron qui pense être doué aurait donné une série B anémiée. Sauf que là, dans le cas présent, tout est réuni pour hisser le produit vers le haut du panier du genre. Mettant pourtant les pieds en des terrains minés, « American Assassin » s’en sort haut la main, et arrive même à surprendre là où on ne s’y attendait pas. Bon, d’accord, on partait avec un peu d’espoir en voyant qui se tenait derrière la caméra et ce, malgré la présence au générique d’Edward Zwick qui n’est pas quand même un modèle de subtilité. Mais au bout du compte, c’est largement supérieur aux pires craintes et autres plus faibles attentes…
En vacances avec celle qu’il va prochainement demander en mariage, Mitch Rapp voit tout s’écrouler quand des terroristes surgissent au milieu des vacanciers et tirent au hasard, n’hésitant pas à bout portant pour les victimes blessées, parmi lesquelles l’élue de son cœur. Plusieurs mois plus tard, Mitch s’est auto-formé pour intégrer la cellule responsable de ce massacre et appliquer la loi du talion. Les services secrets américains interviennent, spoliant le jeune homme de sa justice, mais l’enrôlant dans une unité d’élite anti-terrorisme, sous la responsabilité d’un vétéran, Stan Hurley (Michael Keaton, définitivement meilleur de film en film depuis qu’il prend de l’âge, lui !). Au même moment, un homme (Taylor Kitsch, le retour, excellent aussi) initialement revendeur d’armes, sème le chaos au sein des puissances de ce monde en dérobant tout ce qui lui sera nécessaire pour constituer sa bombe atomique. Son but : porter un coup mortel à ceux qui l’avaient formé pour être un des meilleurs, à savoir les USA et Hurley. Face à une telle folie, seul un fou encore plus déterminé peut réussir à tout enrayer, et Mitch sera cet homme.
On pouvait craindre un ersatz d’un produit de la Cannon de la grande époque, que nenni, « American Assassin » est bien plus riche, bien plus intelligent, bien plus maitrisé, bien plus spectaculaire. Sous la houlette de Michael Cuesta, découvert avec l’excellent « L.I.E » avec Brian Cox en pédophile, que suivit le non moins excellent « Tell tale » inspiré d’Edgar Allan Poe, avant de le découvrir derrière un thriller politique, « Secrets d’Etat » avec Jeremy Renner, « American Assassin » découvre ses qualités d’excellent polar d’action radical, mais sans tomber dans un discours politisé réactionnaire. Mitch (Dylan O’Brien, vu dans « Le Labyrinthe » et qui prouve ici qu’il peut faire bien mieux) est juste une victime qui va devenir chasseur, le plus meurtrier de tous, formé pour cela par la première puissance mondiale qui ne recule devant rien pour faire d’hommes meurtris des armes fatales, des bombes ambulantes et aux limites du danger le plus grand, pour contre-attaquer tout fou voulant semer la désolation autour de lui. Peu importe la nature des méchants, ils sont ainsi, et aucune différence n’est mise en avant dans ce qui constitue donc une excellente variante d’un genre qui peut vite devenir nauséeux. De plus, les scènes d’action sont réalistes, parfois excessivement violentes, voir aux limites de la complaisance, mais en même temps, on sait où on va, avant de s’achever dans une ultime séquence impressionnante et surprenante au vu du produit. Et au final d’obtenir une série B parfaitement maitrisée et menée, à regarder avec le plaisir du genre, sans chercher aucunement plus loin, car ça ne sert à rien.

Stéphane THIELLEMENT

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