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  Sommaire - Films -  A - F -  Catwoman
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"Catwoman" de Pitof

 

Réal. : Pitof
Avec : Halle Berry, Sharon Stone, Lambert Wilson, Benjamin Bratt.
Distribué par Warner Bros.
104 mn.
Sortie le 8 Septembre 2004.

Voir un autre avis, celui d’Alain Pelosato après celui de Stephane Thiellement

Stéphane Thiellement : Note : 0/10.
Alain Pelosato : Note : 10/10

Avec les succès d’adaptations de comics comme Blade, et surtout Spiderman et X-Men, les producteurs relancent de plus belle des projets tombés un peu dans l’oubli. Pourtant, entre les réussites, on discerne aussi quelques ratages : le demi-échec de Daredevil (dont un des personnages va bientôt bénéficier d’un film sur son seul nom, Elektra avec toujours Jennifer Garner mais réalisé par un « bon », Rob Bowman à qui on doit pas mal d’épisodes d’ X-Files ainsi que le film s’y rattachant et surtout Le règne du feu) ou de Hulk, et surtout Punisher, aseptisé au possible question violence, faisant de Frank Castle un clone d’un simple justicier urbain comme les incarnait Bronson à la fin de sa carrière et non comme un psychopathe impitoyable comme l’était Mel Gibson dans le premier Mad Max (auquel Punisher se réfère (inconsciemment ?) lors de la mort de la femme et du fils de Castle...). Et dans les prochains mois, on aura Blade : Trinity, dernier volet annoncé par Wesley Snipes, et surtout le retour de Batman dans Batman begins, qui se veut noir et fataliste, comme le comics signé Frank Miller, avec Christian Bale (Le règne du feu, Equilibrium, American psycho) et réalisé par Christopher Nolan (Memento, Insomnia : toute sa filmo en deux excellents films, pas mal !) qui devrait rétablir la crédibilité du justicier masqué mise à mal par Joel Schumacher dans les deux derniers volets de ses aventures cinématographiques. Et c’est justement Batman qui amena le projet Catwoman avec le film de Tim Burton, le meilleur, pour l’instant, dédié au justicier de Gotham City : Batman : le défi. En Catwoman, Michelle Pfeiffer livrait une prestation mémorable. Qu’en est-il aujourd’hui avec un film entièrement consacré à ce personnage ?

Rien.

C’est une superbe pantalonnade indigne du souvenir qu’on a du Catwoman de Burton. Que producteurs et scénaristes aient voulu mettre leurs marques, soit ; mais pourquoi avoir donné le feu vert à un film où Catwoman, déjà pourvue d’une plastique superbe, insiste en se déhanchant au moindre pas, pourquoi l’avoir confrontée à une méchante des plus banales sans pouvoirs, mais qui arrive quand même à lui filer des roustes ! Incarnée par Sharon Stone, la criminelle en question est une femme d’affaires qui créé un cosmétique révolutionnaire mais aux effets secondaires ravageurs. Sur elle, sa peau devient aussi dure que du cuir, tel est son seul pouvoir. Alors, quant aux réflexions sur la beauté qui une fois disparue vous fait retomber dans l’anonymat, il y a peut-être des « clins d’œil » à la carrière de l’héroïne de Basic instinct ou Mort ou vif, mais franchement, on s’en fout dans un tel film ! Quant à son mari, c’est Lambert Wilson. Bon, passons. Que reste-t’il ? La naissance de Catwoman nous est impitoyablement expliquée, pourquoi ? Quand Michelle Pfeiffer se réveillait en Catwoman grâce à un chat, peu nous importait de savoir le pourquoi du comment ! Pas ici. Le personnage de Patience Phillips se révèle si peu intéressant, avec sa timidité plus niaise que réelle, son amie qui répond aux critères du sidekick de base comme dans les pires films d’action, ses amours si ternes, que lorsqu’elle devient Catwoman, sorte de Hyde de sa nature initiale, rien ne change vraiment. Et Halle Berry alors ? Superbe, physiquement, mais pour le reste, on est loin de sa performance dans Gothika qui lui valut son premier vrai succès juste sur son nom (60 millions de dollars de recettes aux States, pour un film d’épouvante avec en tête d’affiche une actrice qui jusque là n’avait eu de succès qu’en groupe comme X-Men, ou en duo comme Meurs un autre jour). Elle cabotine plus qu’autre chose, caricaturant un personnage à la base complexe puisque passant de la quasi neutralité dans sa personnalité à la maîtresse-femme. Son petit jeu de séduction avec son amant « de jour » n’atteint absolument jamais le plus bas niveau de celui de Pfeiffer quand elle domine Batman. Certes, tout cela tient aux références mais c’est aussi ce qu’on voulait voir et non pas une parodie involontaire à la Hulk. Reste Pitof. Son choix peut éventuellement s’expliquer par le succès de Gothika, réalisé par un autre français, mais talentueux lui, Matthieu Kassovitz, qui contribua au succès du film. Celui qui obtint sa renommée sur ses effets spéciaux des films fantastiques français comme La cité des enfants perdus, passa derrière la caméra pour Vidocq, mémorable ratage de ce qui aurait du être un grand film d’aventures français. Ici, il renouvelle son exploit, confirmant définitivement qu’être derrière la caméra n’est pas du tout sa vocation, et sans le compenser par autre chose puisque les effets spéciaux, les décors, sont vraiment dépourvus d’une réelle qualité esthétique. Tel est ce Catwoman, certainement la pire adaptation à l’heure actuelle à un tel niveau d’un comics (Punisher avait au moins le mérite de 10 minutes finales enfin réussies), et autant s’arrêter là, tout est dit.

Stéphane Thiellement

Pas du tout d’accord !

Je donne 10/10 à ce film.
Un très bon film. Des mouvements de caméra très sophistiqués, des gros plans à grosse signification. Une photo différente quand on filme les scènes avec Patience et quand on filme les scènes avec Catwoman.
Cette dernière est vraiment chatte , sensuelle et lucide et non pas tortueuse et dingue comme celle de Tim Burton.
Un hymne à la liberté. Deux actrices formidables qui jouent comme on leur demande : comme des personnages de BD.

Vraiment, bravo Pitof !

Déclaration de la merveilleuse Sharon Stone à propos du tournage du film :

"... je n’ai tenu que que sept jours sur neuf de combat. Nous avons tourné quinze heures par jour, et quand vous défoncez des murs et que vous vous rétamez sur un sol de béton dix fois de suite, vous vous relevez plus difficilement. Chaque matin je me suis demandé si j’allais pouvoir continuer."

Alain Pelosato



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