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De Eli Roth
Avec Rider Strong, Jordan Ladd, Joey Kern
Distribué par Metropolitan Filmexport.
Sortie le 25 Août 2004.
94 mn.
Note : 1/10.
Pour fêter la fin de leur année d’études, cinq adolescents louent un chalet dans une région boisée de la carolien du Nord ; ce qui devait être un week-end sym-pathique fait de jeux, de bouffe et de balades se transforme vite en cauchemar à partir du moment où un ermite s’introduit chez eux. Ce dernier vient d’être contaminé par un mystérieux virus qui désagrège rapidement la peau et les chairs. Peu à peu, chacun se trouve à son tour en contact avec la maladie, et se transforme alors en monstre avide de vie, de sang et de chair.
Un canevas classique dans l’horreur pour un petit shocker en ligne directe d’inspiration d’ Evil dead. Mais là s’arrête la comparaison. Cabin fever n’a pas la stature d’une série B du niveau du film de Sam Raimi. En jouant la carte du gore à outrance conjugué à un humour cynique des plus appuyés et pas vraiment drôle (sauf l’ultime gag, lié au Ku Klux Klan), Eli Roth signe avec ce premier film ce qui se fait de mieux en série Z. Rien dans Cabin fever ne rehausse le niveau d’un postulat basique du film d’horreur vers un ersatz plus original des modèles dont le jeune réalisateur se réclame. Dire qu’il constitue un nouveau venu dont le nom est à retenir est tout de même assez présomptueux dans la mesure où le sentiment général qui découle de son film est d’assister à un petit film d’horreur pure mais parfaitement amateur aussi. Quand Sam Raimi ou Peter Jackson si-gnèrent leurs premières œuvres, il y avait en plus de qualités de réalisation déjà présentes, une modestie qui était tout en leur honneur vu le film livré. Eli Roth, lui, part du principe qu’en s’inspirant de ces modèles, son film ne peut être que réussi. Un discours qui se ressent bien, appuyé en plus par la participation ami-cale de pointures du métier comme Angelo Badalamenti (compositeur attitré de David Lynch dont Roth fut assistant), du studio KNB pour les F/X (mais qui ne fit que supervisé le travail d’un maquilleur détaché sur le tournage), et même de David Hess, acteur principal de La dernière maison sur la gauche, pour une chanson qu’il composa à l’époque pour ce film, mais qui ne transforment pas pour autant les défauts du film en qualités.
Petit film d’été, Cabin fever n’en est pas le meilleur, titre qu’on pourrait donné à la très sympathique série B Highwayman de Robert Harmon. Avec son camarade Open water, ces deux films peuvent prétendre au titre de réussite prétentieuse du genre sans laisser une petite part à la modestie, ce qui au vu de leur médio-crité, achève de rendre leur vision assez indigeste.
Stéphane Thiellement
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