Voilà comment, sur le tard, entraîné par un esprit plein de flamme et de fougue, je devins écrivain, à mon corps défendant, dans le royaume des morts, pour l’immortalité.
Le narrateur (un dénommé O.) vient de trépasser et ceci devant la Douane de mer à Venise.
Cependant, son esprit découvre qu’il n’est pas seul. Le dénommé A. (venu de la planète Url)
vient de découvrir la planète Terre. Aussi, O. se propose comme guide.
Il lui présente l’italie, les dynasties papales, les pièges du langage, l’engrenage de l’Histoire, le sac de Rome, la découverte de l’Amérique (qui entraîne le déclin de la mer de toutes les mers), la fin de Venise et le pacte germano-soviétique.
Cette Terre qui fut arpentée par Chateaubriand, Nietzsche et Emmanuel Kant, Georges Sand et Musset a connu bien des malheurs et des injustices.
Spirituel comme toujours Jean d’Ormesson nous présente différentes facettes de l’humanité. On remarquera que O. insiste sur les paradoxes de l’Histoire :
« Si la comtesse Bathory est une Hongroise assoiffée de sang, Dracula, d’après la légende, est un seigneur des Carpates. Il sévit en Transylvanie. Le traité de Saint-Germain ne laisse place à aucun doute : aujourd’hui, au moins, Dracula est roumain. »
Damien Dhondt
Auteur : Jean d’Ormesson _ La Douane de mer _ Édition Gallimard, Collection Folio _ janvier 1996 _ Réédition, poche, 608 pages _ 9,30 euros