| |
Scénario : Ryan Coogler & Joe Robert Cole, d’après les personnages créés par Stan Lee & Jack Kirby
Avec : Chadwick Boseman, Martin Freeman, Andy Serkis, Lupita Nyong’o, Forrest Whitaker.
Distribué par The Walt Disney Company France
135 mn - Sortie le 14 Février 2018 - Note : 7/10
Le Marvel du mois. C’est vrai qu’on a l’impression de voir un film Marvel relativement périodiquement. Bon dans l’ensemble, on comprend qu’on puisse se lasser. Aussi est-ce avec une certaine curiosité qu’on découvre ce « Black Panther », car le héros est noir, c’est un blockbuster – comprenez : budget ahurissant, sans compter la publicité – et l’acteur titre est loin d’avoir la renommée de Denzel Washington. Hé bien contre toute attente – ou presque -, « Black Panther » réussit le pari de faire du neuf dans du vieux, de donner le rôle-titre à un quasi-inconnu, et de faire de ce film un nouveau grand succès du studio le plus rentable du moment.
Après avoir épaulé les Avengers, et n’avoir pu empêcher une bombe exploser et tuer son père, T’Challa revient chez lui, au Wakanda. Mais sur place, des luttes intestines entre clans secouent l’union du pays, et en plus, T’Challa se voit disputer son trône et ses pouvoirs par un challenger que personne ne connaissait et qui pourtant fait partie de l’histoire du Wakanda. Face à ces menaces, T’Challa va devoir prouver qu’il est le seul descendant forgé pour diriger le pays, et ce avant d’être définitivement éliminé par ce renégat qu’est son cousin.
Pas besoin de s’appeler Einstein pour voir ce qui a motivé le scénariste- réalisateur Ryan Coogler (connu pour son pas bon « Creed », où Stallone endossait pour la dernière fois la peau de Rocky Balboa), à savoir donner enfin aux peuples africains le statut qu’ils méritent au même titre que tout autre pays – n’en déplaise à qui vous savez… Là-dessus se greffe la mythologie d’une famille royale ayant un secret qui fait que chaque monarque de père en fils endosse le costume d’un super-héros, le Black Panther, qui réalise hors de son pays (lequel est caché aux yeux de tous pour préserver l’économie intérieure, véridique, c’est même énoncé à un moment donné !) des exploits aux côtés de collègues également dotés de super-pouvoirs, mais qui pour autant refuse d’apporter certaines technologies de sa science au reste de l’humanité. Tout cela est donc « politisé » ce qu’il faut (C’est un Marvel, on ne fout pas 200 millions dans une balance pour juste parler de sujets sérieux !), l’intrigue va donc se focaliser sur les conflits intérieurs du Wakanda, une petite dose d’effets spéciaux, de l’humour, quelques morceaux de bravoure et… Et voici le nouveau Marvel, un peu plus original donc, différent, mais également un peu long, un peu terne, auquel il manque une nervosité qui fait qu’on ne s’enthousiasme pas du même entrain sur tout le film. De plus, Ryan Coogler n’est pas homme à effets spéciaux et séquences apocalyptiques propres au genre, et il est loin de tirer le meilleur parti d’effets spéciaux qui par moments se révèlent un peu moyens. Bon, ce ne sont que des (gros) détails, car autrement, il serait hypocrite de mettre ce « Black Panther » dans le même sac que d’autres Marvel qui en deviennent insipides. Et si le film s’avère quand même un peu au-dessus de la moyenne, c’est grâce à Chadwick Boseman (un illustre inconnu pour beaucoup, alors à voir au moins un excellent polar avec lui, « Message from the king » et là, la lumière se fera…) qui endosse avec prestance le costume du Black Panther, et à une histoire totalement inédite dans le paysage Marvel en bien des points.
Stéphane THIELLEMENT
Une étude sur le phénomène "Black Panther" est disponible dans le sfmag No 100 en kiosques à partir du 20 janvier 2018 jusqu’au 20 avril 2018.
Lire 2800 chroniques de films dans le livre d’Alain Pelosato :
123 ans de Cinéma fantastique et de SF : Essais et données pour une histoire du cinéma fantastique 1895-2020
|