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Avec Sean Connery, Stuart Townsend,
20th Century Fox Vidéo
Dans la série des blockbusters de l’été 2003, les plus attendus furent décevants comme Hulk, et ceux dont on n’en attendait pas grand chose furent des réussites comme Pirates des Caraïbes & Terminator 3. Entre les deux, La ligue des gentlemen extraordinaires. Un monstrueux navet pour certains, un très bon, voir excellent, film d’aventures pour d’autres. Tant pis pour les grincheux, mais ce sont les « autres » qui ont raison !
A la fin du 19ème siècle, l’Empire britannique recrute les plus grands personnages du siècle pour contrer les plans machiavéliques d’un mystérieux « Fantôme ». Menés par l’aventurier Allan Quatermain qui savourait sa retraite en Afrique avant d’être réveillé pour reprendre du service, la Ligue se compose de Mina Harker, redoutable vampire, du Dr Jekyll et son inséparable maléfique double, Mr Hyde, du dandy Dorian Gray, quasi immortel puisque c’est son portrait qui vieillit et est blessé pour lui, de l’homme Invisible, du mythique Capitaine Nemo et d’un jeune agent secret américain, Tom Sawyer. Très vite, ces super-héros d’un autre temps vont se confronter au Fantôme, aux quatre coins du globe, pour un final apocalyptique au milieu des icebergs du plus glacial des endroits de la planète.$
Extravagant, c’est indéniable, fantastique aussi, délirant, excentrique, les superlatifs les plus fous peuvent s’appliquer à La ligue des gentlemen extraordinaires. A la base, une bande dessinée signée Alan Moore pour l’histoire. Moore, c’est aussi From Hell, les Watchmen. Des comics plus qu’originaux, très riches, mais possédant aussi un graphisme parfois trop sauvage pour apprécier pleinement son oeuvre. Ainsi, From hell est assez rébarbatif à lire de par son style de dessins. Tout comme La ligue des gentlemen extraordinaires. Et les adaptations tirées de ces deux œuvres déçurent les fans. Si cela est injuste pour From Hell (le film est superbe), on peut le comprendre pour La ligue, qui a simplifié beaucoup de choses pour le film, surtout au niveau des personnages, en rajoutant même un, Tom Sawyer pour la touche américaine. Autre critique des puristes : un irréalisme insupportable quant aux périples de ces héros parfois maudits. Voir le Nautilus naviguer dans Venise, quelle horreur ! Et alors ? C’est une histoire fantastique, au diable le réalisme, pourquoi soudain ce vent de crédibilité pour un récit fantastique ? Qui a trouvé débile de voir un garçon masqué voler au milieu des gratte-ciels avec un liquide arachnéen sortant de son poignet suite à une morsure d’araignée ? C’est vrai que La ligue peut être critiqué sur la simplification de son scénario par rapport au matériau de Moore. Mais même sans cela, le film possède assez de folies, de péripéties, d’originalité pour en faire une des meilleures surprises de 2003, un film au ton et au look de serial qui entre d’autres mains et non soumis à la dictature de certains, n’en aurait été que plus réussi. Justement, en parlant de dictature, ce n’est plus un secret que de savoir que le réalisateur Stephen Norrington (le premier Blade) s’est fait virer par Sir Sean Connery sans espoir de retour. Et dans les bonus, rien, mais alors strictement rien, sur Norrington, à part une ou deux phrases timidement lancées par un des acteurs. Autrement, tout tourne autour de Connery, son image de meneur, de Mentor, de professionnel, etc... A ce point, cela en devient consternant. Si vous faites bien attention, vous verrez à un moment des reportages sur le film, un morceau où on voit Norrington diriger ses acteurs, le tout sous le regard noir de Connery. Tout ça pour dire que le film souffrit bien sûr de ces conflits en plus de catastrophes naturelles (les inondations de Prague), que les bonus sont surtout un « spécial Sean Connery », et que malgré tout cela, hé bien, n’écoutez pas les mauvaises langues, les rabats-joies puristes, et n’ayez pas honte de regarder La ligue des gentlemen extraordinaires : vous verrez, le voyage est tout simplement fantastique.
Stéphane Thiellement
Note : Film : 8/10 DVD : 7/10
Bonus (vostf) : avant-premières européennes du film ; reportages effets spéciaux ; fin alternative ; bandes-annonces.
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