THRILLER
Celui que l’on surnomme « le Stephen King chinois » signe ici un thriller aux confins du réel, tout en brossant un portrait saisissant de la Chine d ’aujourd ’hui.
Chine du Nord, juin 1995. Shen Ming, jeune et brillant professeur, est suspecté d ’avoir assassiné une lycéenne.
Quelques jours après, il est poignardé près de l’école, dans une usine désaffectée.
Neuf ans plus tard, le mystère s’épaissit. Les présumés meurtriers du professeur sont envoyés, eux aussi, au royaume des morts.
La rumeur se répand alors : et si Shen Ming avait traversé la rivière de !’Oubli pour se réincarner et se venger ?
Maître du suspense, Cai Jun nous réserve un final stupéfiant.
La Rivière de l’Oubli est le roman de la vie après la mort, de la vengeance parfaite mais aussi de cette lueur qui, toujours, finit par transpercer l’obscurité.
En librairie le 13 septembre 2018
CAI JUN, l’un des maîtres du thriller en Chine, une révélation !
Né à Shang hai en 1978, Cai Jun commence à écrire à l’âge de 22 ans. Ses romans rencontrent immédiatement le succès. Aujourd’hui, connu pour son imagination inépuisable et son incroyable sens du suspense, il fa it partie des auteurs les plus
vendus en Chine.
Surnommé « le Stephen King chinois », il a publié une trentaine de thrillers et
recueils de nouvelles, et vendu plus de 13 millions de livres. Largement adapté au cinéma et à la télévision, son rayonnement international ne cesse de croître.
Feuilletage
Le lecture est agréable. Le style est changeant, sans doute en fonction des événements et des personnages. C’est excellent.
Le livre offre au lecteur la liste des personnages avant d’entrer dans le livre. Superbe, non ?
Alain Pelosato
Interview de l’auteur
fourni par l’éditeur.
Vous êtes aujourd’hui l’un des grands maîtres du thriller chinois avec plus de 13 millions de livres vendus. Les lecteurs français ne vous connaissent pas encore puisque La Rivière de l’Oubli, publié en Chine en 2013, est votre premier thriller à être traduit en français. Parlez-nous un peu de vous ?
J’ai commencé à écrire des romans en 2000, à l’âge de 22 ans, Pendant sept ans, j’étais employé à la poste de Shanghai, et j’écrivais tout en travaillant. Depuis 2007, je suis devenu écrivain à plein temps.
Mes livres sont écrits dans des styles différents. Dans mes
romans à suspense, j’ai couvert toutes les catégories : polar fantastique,
thriller, en passant par le genre gothique. J’ai également écrit
un grand nombre de nouvelles et des textes purement littéraires.
Nombre de mes livres ont été adaptés au cinéma et en séries télévisées.
Ces dernières années, je suis revenu au domaine historique et à
la littérature pure.
Votre roman commence par la mort étrange d’une lycéenne, bientôt
suivie par celle de Shen Ming, professeur suspecté de l’avoir tuée. Et puis,
des années plus tard, apparaît un étrange petit garçon, Si Wang ... Qu’at-
il de si particulier ?
Imaginez que vous rencontriez un mystérieux garçon qui connaît
tout du monde adulte, et dont le savoir dépasse celui d’un grand
intellectuel. Plus surprenant encore : sa présence rappelle un événement
qui a eu lieu avant sa naissance, et que seuls, vous et une
personne déjà morte, connaissez. L’enfant vous dit qu’ il était cette
personne dans sa vie antérieure, car il s’est réincarné avec l’ensemble
des souvenirs du défunt. Ce garçon, c’est Si Wang, à la fois ange et
démon. Il pourrait être votre meilleur ami ou votre plus horrible
ennemi ! Dès son arrivée au monde, il ne pense qu’à accomplir
une seule chose : se venger. Il trouvera toutes les personnes qu’il a
connues dans sa vie antérieure, pour briser leur vie, changer leur
destin, voire détruire entièrement leur existence et leur famille ...
Pourquoi ce titre, La Rivière de l’Oubli ?
Un soir de juin 20 12, alors que j’accompagnais ma femme pour
faire des courses, une question a surgi dans mon esprit : qu’est-ce
qu’un enfant a dans son coeur ? Y a-t-il pas des secrets inimaginables
pour un adulte ? Des choses qui dépassent l’expérience de vie
d’une enfance, ou qui proviennent d’un autre espace-temps. Quand
un enfant reste silencieux, ne serait-il pas plongé dans ses souvenirs d ’une vie antérieure ? On dit en Chine qu’à partir de la mort,
l’être humain doit passer par la porte des Fantômes, le sentier des
sources Jaunes et juste avant d’atteindre le palais de l’au-delà, par
le fleuve de l’Oubli. Après avoir traversé le fleuve de l’Oubli par le
pont enjambant les eaux tumultueuses, on est prêt à se réincarner
dans l’utérus d’une femme ...
Tout le monde y parvient-il ?
Justement pas. À l’entrée du pont, une vieille femme nommée
MengPo, se tient assise, un bol de soupe à la main. Si vous buvez
cette soupe, vous pourrez traverser la rivière et oublier. À défaut,
c’est une tout autre histoire .. . et c’est l’idée même de mon roman :
le destin de quelqu’un qui, n’ayant pas avalé la soupe de MengPo,
vient au monde, avec la souffrance et les regrets d’une vie antérieure,
l’amour et la haine, ainsi que le souvenir d ’un crime non
résolu, dont il a été la victime sans avoir pu voir le visage de son
assassin au moment de sa mort ...
À titre personnel, que représente pour vous la réincarnation ?
Tout le monde, je crois, se pose la question : qu’est-ce que le monde
après la mort ? À partir de la troisième année d’école primaire, je
lisais les Chroniques de L’étrange de Pu Songling, et je n’avais aucun
doute sur la véracité des histoires : après la mort, on se réincarne,
et les grands méchants vont tous subir des châtiments divers ... Au
collège, il a fallu le matérialisme marxiste pour enfin me convaincre
que la « transmigration », c’était du g rand n’importe quoi. Ensuite,
je me suis passionné pour toutes les réponses données par les différentes
religions. Celles du bouddhisme, en particulier, qui évoque
les six cercles du samsara : le paradis, le monde humain, les démons,
les animaux, les faméliques et l’enfer. J’ai également beaucoup
étudié le Livre tibétain de La vie et de la mort, la Bible et le Jugement
dernier, le Coran et la promesse - si l’on est un bon croyant et que
l’on a fait le bien - du paradis et de la vie éternelle. De toutes les
croyances, en fait, il n’y a peut-être que le taoïsme q ui valorise la
vie et cherche la longévité, tout en considérant que le monde des
fantômes est parallèle au nôtre - vous-même, n’avez-vous jamais
rencontré un fa ntôme ?
Votre roman oscille d’ailleurs en permanence entre réalisme et
fantastique. Aimez-vous que l’on parle de vous comme d’un « Stephen
King chinois » ?
Stephen King est sans doute (’écrivain qui a eu le plus d ’impact
sur moi. Son influence ne se limite pas à l’ intrig ue et au style, mais
aussi, et surtout, aux valeurs exprimées dans ses différents ouvrages :
l’espoir dans Les Évadés, l’égalité et la liberté dans Ça, le salut dans
La Ligne verte. Son style reste simple, jamais prétentieux. Il est
un homme vrai, qui n’oublie pas les gens simples. Il est critique à
l’égard des discriminations et des injustices de la société occidentale
comme le racisme ou le sexisme.
Votre livre nous fait également découvrir une société chinoise qui, en
l’espace de vingt ans, a énormément changé. Que pouvez-vous nous dire
de la Chine d’aujourd’hui ?
La Chine vit une « gra nde époque » comme elle n’en a jamais
connue au cours de son histoire. On peut a ller jusqu’à dire une
« grande époque », unique dans l’histoire de l’espèce humaine. On
y observe la plus extrême ambition pour l’avenir, mais aussi le fossé
le plus profond entre les riches et les pauvres, la cupidité la plus
insatiable, la plus insupportable oppression, les directeurs d ’école
les plus débauchés et les plus éhontés, les enfants innocents les plus
malheureux, la nourriture la plus délicieuse et la plus toxique, le
corps des hommes ou des femmes le plus abusé, les chaînes de
production les plus dévoreuses de chair et d’âme .. . J’aimerais
pouvoir dessiner en détail cette « g rande époque ». Dans ce roman,
j’en décris quelques aspects à travers la vie fugitive de Shen Ming
et la délicate jeunesse de Si Wang . Je pense d ’ailleurs que cette
« gra nde époque » sera, aussi, celle de la littérature chinoise. Pour
nous, écrivains chinois, c’est une chance inouïe et inespérée.
Dans le même temps, La Rivière de l’Oubli comporte de nombreuses
références culturelles occidentales. Jouent-elles un rôle important dans
votre travail d’écrivain ?
L’influence de la culture occidentale dans la littérature chinoise
contemporaine est beaucoup plus importante qu’on ne le croit. Ma
création littéraire en témoigne avec force. On peut d’ailleurs qualifier
mon travail de production « métissée ». Dans le deuxième
volume de mon roman, Les Gardiens du tombeau, j’évoque le traité
de Versailles de 1919 et je raconte une histoire qui se déroule entièrement
en France ! D’une manière générale, je pense que, quelque
soit le contexte culturel, les diffé rentes formes de pensée humaine
se rejoignent. Partout dans le monde, les gens partagent des émotions
et des sentiments identiques. Toute tentative de construire un
mur infranchissable entre les hommes est vouée à l’échec. Le nationalisme, le populisme et l’extrémisme effréné sont actuellement
des problèmes épineux auxquels l’Europe, l’Amérique et le monde
doivent faire face. La Chine semble être exempte de ces problèmes.
Pour l’instant .. . Le jour viendra où ils prendront de l’importance.
Êtes-vous, de ce point de vue, un auteur optimiste ?
Je suis convaincu que, si l’on veut éliminer les haines et les hostilités
entre des cultures différentes, la littérature aura un rôle déterminant
à jouer.