|
– Les films de super-héros ça devient si sinistre, ces temps-ci. Les héros ne cherchent qu’à se taper les uns sur les autres... les adaptations de comics devraient être visibles par les enfants, non ?
– À vrai dire, j’ai insisté pour que mon film soit interdit aux moins de 12 ans. Sinon, c’était non. Mais je vois ce que tu veux dire.
Lorsque Hollywood décide de réaliser un film sur Deadpool il convient d’en informer le principal intéressé. Celui-ci, préoccupé par les autres adaptations cinématographiques des héros de Marvel (on le comprend), décide de se procurer un producteur exécutif. Ce sera son pote Spider-Man !
D’où la stupéfaction d’un réalisateur :
– Au nom de la série de films Divergente, que s’est-il passé là ?
En effet Spider-Man et surtout Deadpool se sont retrouvés en plein combat au sein des studios d’Hollywood.
Entre deux fusillades on peut apercevoir des X-Men s’interroger : « Comment se fait-il qu’aucun des autres super-héros ne nous parle ? » (ça, c’est une histoire de droits impliquant la 20th Century Fox, Marvel Studios, Sony Pictures, Universal Pictures et Lionsgate Entertainment).
Passons, retournons dans les années 60 (comme le prouvent les dessins dans le style de Steve Diko) où Deadpool reçoit pour mission de perturber un meeting politique...
Négligeant le problème temporel (après tout les super-héros ne sont jamais censés vieillir) le scénariste jette un regard critique sur les scénarios de l’époque par l’intermédiaire d’un dénommé Peter Parker :
– Même si Spider-Man est bénévole Peter Parker doit prendre des photos pour les vendre à Jameson ! Heureusement qu’il n’a pas encore remarqué que toutes mes photos sont floues et prises de dix mètres de hauteur !
Un petit retour à notre époque nous permet d’assister à un épisode chaotique où Deadpool participe à un championnat de poker, au spectacle de deux magiciens « Penn & Teller » et doit affronter la super-vilaine Tarot, aussi ravissante qu’agaçante (elle est Française).
Le temps passe et surviennent les fêtes de Noël (où Deadpool a oublié d’inviter Spider-Man). Tandis que Captain América est enthousiasmé par un aspirateur ultra-moderne en guise de cadeau de Noël survient ce qui ressemble au « Ghost Rider version XIX° siècle », d’où une interrogation légitime :
– C’est qui, ce type ? C’est comme si Papa Noël avait arrêté les cookies pour se mettre au triathlon.
En fait, il s’agit de Saturne. Le Titan de la mythologie grecque, semeur de graines et père du temps, est bien décidé à perturber Noël (une fête qui a détourné les Saturnales de leur vocation initiale), d’où l’intervention des deux héros de service :
– Old Man Noël est plus dur à tuer qu’Old Man Logan !
– C’est quoi ton problème ? Laisse-moi deviner. T’as rien compris à la nouvelle saison de Twin Peaks ?
Pendant ce temps (entre le Pôle Nord et les USA), plus précisément à Toronto, un ordre de sorcières (de l’École St Damia pour filles, le 19° meilleur internat du Canada) décide de ressusciter leur directrice Soo (morte après s’être étouffée avec un palet de hockey).
– Si on essaye d’invoquer la reine succube Shiklah sans son âme sœur à nos côtés, elle va nous massacrer ! À commencer par toi !
Problème : la reine succube Shiklah (épouse de Deadpool) devait servir de réceptacle à l’âme de la directrice Soo. Seulement voilà, après avoir magiquement convoqué Deadpool, les apprenties-sorcières se sont retrouvés avec « l’âme soeur » de ce dernier... en fait son « meilleur pôte »... Spider-Man (ah ?). Bref, la possession du corps de Spider-Man par une entité démoniaque (et féminine) débute alors que des monstres géants tombent dans des météorites (ben, pourquoi pas ?).
Le dynamisme des scénarios se joint à des réflexions sarcastiques qui se révèlent parfois pleines de bon sens (mais si !).
Damien Dhondt
Scénario : Scott Aukerman, Gerry Duggan, Penn Jillette, Nick Giovannetti, Paul Scheer & Joshua Corin, Dessin : Reilly Brown, Scott Koblish, Todd Nauck & Tigh Walker, Couleurs : Jason Keith, Val Staples, Guru eFX & Rachelle Rosenberg, Encrage : Scott Hanna, Rick Magyar, le Beau Underwood, Scott Koblish, Todd Nauck & Tigh Walker, Dessins annexes : Gustavo Duarte, Emanuella Lupacchino, Adam Kubert, Dan Panosian, Scott Koblish, Dave Johnson _ Spider-Man / Deadpool tome 2 _ Traduction : Thomas Davier & Jérémy Manesse, Lettrage : Fabio Ciacci, Laurence Hingray & Christophe Semal _ Edition : Panini Comics, collection : Marvel Now _ septembre 2013 _ Inédit, moyen format, 120 pages couleurs _ 15 euros
|