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Avec Choi Min-Sik, Yoo Ji-Tae, Gang Hye-Jung.
Distribué par Wild Side Films / Bac Films.
Sortie le 29 Septembre 2004.
119 mn.
Grand Prix Festival de Cannes 2004
Note : 10/10.
On le sait depuis maintenant quelque temps, et quelques films bien marquants, le cinéma Coréen devient meilleur à chaque film, tant par l’originalité de ses scénarios que par toutes ses qualités techniques. 2004 vit ainsi le couronnement au Festival du film Policier de Cognac de Memories of murder, petit chef-d’œuvre sur les actes d’un serial killer vu au travers de l’enquête policière s’y référant. Et là, quelques mois plus tard, le Festival de Cannes, présidé par Tarantino, dont on connaît les goûts bien barrés (capable d’aimer la pire des séries Z au même titre que Citizen Kane !) récompense juste en dessous de la Palme d’Or le dernier chef d’œuvre venant de Corée, un film cauchemardesque, un voyage au cœur de l’horreur la plus réaliste, Old Boy.
En 1988, un homme est kidnappé devant chez lui. Il se réveille ans une pièce qui va devenir sa geôle 15 années durant. Son seul lien avec l’extérieur est une télévision par laquelle il apprendra au début de sa détention le meurtre de sa femme dont il devient le suspect n°1. L’incompréhension alliée à la rage d’être enfermé va l’aider à ruminer une vengeance qui lui permettront de tenir ces 15 années durant ; Quand enfin il est relâché, sans avertissement, il est désorienté, terrifié. Et peu de temps après, on lui donne un téléphone portable car un homme veut lui parler : ce dernier lui demande si cela l’intéresserait de savoir pourquoi il a été emprisonné 15 années de sa vie... La descente en enfers peut commencer.
Bon, soyons honnêtes, au début, Old boy peut agacer. Mais quand arrive le retour à la vie normale du personnage principal, quand arrivent les énigmes pour connaître la vérité, on n’est plus lâché jusqu’à l’ultime révélation. Et durant toutes ces épreuves vers les réponses, Park Chan-Wook ne se gênera pas pour nous asséner de véritables scènes d’horreur dont la pire est sans nul conteste l’arrachage de dents au marteau (c’est inédit mais on s’en souviendra longtemps !) pour montrer jusqu’à quel point on peut aller pour revenir à la vie, pour comprendre les raisons d’une telle haine au point d’enfermer un homme pendant 15 ans de sa vie. Le cheminement vers la vérité rappelle celui de Seven où on voulait savoir jusqu’où irait le cauchemar avant d’être confronté à un ultime choc. Le tout bénéficiant d’une mise en scène époustouflante, rendant chaque scène plus forte que la précédente pour en arriver au point de non retour. Les dernières images d’Old boy constituent le marquage au fer rouge d’une histoire dont on voudrait souvent s’extirper de peur de connaître à l’avance ce qu’il y aura de pire dans toute cette histoire. Tout cela est du très grand huitième Art, faisant de Old boy une nouvelle référence qui aurait amplement mérité une Palme d’Or.
Stéphane Thiellement
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