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Scénaristes : Bragi F. Schut & Maria Melnik
Avec : Taylor Russell, Logan Miller, Jay Ellis, Yorick Van Wageningen.
Distribué par Sony Pictures Entertainment France
100 mn - Sortie le 27 Février 2019 - Note : 7/10
Au même titre que les slashers dans les années 80, les petits films d’épouvante amorcés par Dark Castle, GhostHouse (la boite de Sam Raimi) et surtout Jason Blum ont fait des émules, et ce à juste titre : budget de misère, retour de bénéfices en millions de dollars, dépassant même parfois la centaine !!! Bon, de bons titres parfois (« Insidious », « Annabelle 2 », « Ouija 2 »…) mais beaucoup de nanars XXL (« Dans le noir », « Action ou vérité », « Happy Birthdead », « Winchester »…). Et force est de reconnaitre que l’imagination est parfois très limitée, alors oui, quand un concept un poil différent apparait, la curiosité renait et au bout du compte, il peut y avoir une confirmation de tarissement de la source, ou une bonne relative surprise…
Six personnes, ne se connaissant pas, d’âges, de conditions, de milieux différents, se retrouvent ensemble un jour suite à la réception d’un cube énigmatique dont ils ont su déchiffrer la clef pour gagner un week-end dans une « escape room ». Laquelle est située dans un building, et recrée des situations dignes d’un studio de cinéma. Si le groupe s’amuse au début de ce jeu où on leur annonce que le vainqueur gagnera un petit (vraiment petit en plus, limite radin, au vu des moyens déployés sur le jeu !) pactole, le danger commence à s’immiscer dans le jeu, au point de tuer. Et chacun de se rendre compte que ce jeu est plus un vrai survival game qu’un simple jeu à énigmes dans une pièce, et que pour eux, les règles ont changé : gagner pour rester en vie.
Le ton est donné, « Escape Game » est une version moderne des « Chasses du comte Zaroff » combinée à du « Hostel », un soupçon de « The game », un goût de « Cube », et on mélange, et si le gars derrière la caméra a une once de talent, on obtient une petite série B d’épouvante surfant sur une des modes du moment (les Escape Games donc) très agréable à suivre. Derrière la caméra, soit Adam Robitel. Très connu pour son efficace « Insidious la dernière clé » (140 millions de dollars de recttes pour un budget quatorze fois moindre !), et surtout un inédit en salles, un found footage réellement réussi et des plus flippants, « L’étrange cas de Deborah Logan » : franchement, à faire dresser les cheveux sur la tête, une vraie bonne flippe, à voir donc. Et Robitel est plutôt un très bon artisan, et « Escape game » ne contredit pas cela : personnages bien travaillés, un bon traitement du suspense et des mises à mort, bref plus que le minimum syndical. Alors oui, « Escape game » est très tiré par les cheveux, ne sait pas se finir (on a droit à une fin que suit une fin que suit une enfin ultime fin !), mais au vu d’un scénario minimaliste, le gars s’en sort haut la main, et arrive à hisser vers le haut ce petit shocker un poil plus original que la grande masse du genre. Et point qui fait la différence avec d’autres dizaines de ces pelloches souvent ratées, le ton de l’ensemble est plutôt sérieux, et de ce fait, nous alpague plus et ce jusqu’au bout, et on y croit plus du coup. Non, définitivement, « Escape Game » est une petite bonne surprise dans son genre, ça fait du bien de voir qu’on peut encore en trouver.
Stéphane THIELLEMENT
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