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Avec : Kaya Scodelario, Barry Pepper, Morfydd Clark, Ross Anderson
Quand un ouragan catégorie 5 s’abat sur sa ville natale en Floride, Haley Keller (Kaya Scodelario) ignore les ordres d’évacuation pour partir à la recherche de son père Dave (Barry Pepper) dont on a plus de nouvelles depuis plusieurs jours. Elle le retrouve grièvement blessé dans le sous-sol de la maison familiale et réalise qu’ils sont tous deux menacés par une inondation progressant à une vitesse inquiétante. Alors que s’enclenche une course contre la montre pour fuir afin de ne pas se retrouver piégés, Haley et son père vont devoir en plus lutter contre les attaques d’alligators très voraces.
Ce film d’horreur cro-produit et réalisé par Alexandre Aja a été tourné à Belgrade (Serbie) où une ville de Floride a été reconstituée en studio, avec les maisons, voitures et même une station d’essence.
On reste en haleine tout au long de ce film où Alexandre Aja a injecté à la perfection tout son savoir-faire. Excellent technicien, il a su trouver l’équilibre entre le côté horreur pure dans laquelle nous avaient plongés par exemple « la colline a des yeux » et « haute tension » qui avaient fait son renom à l’époque et le côté émotionnel (avec la relation plutôt tendue entre un père et sa fille) que l’on ne lui connaissait pas ou peu.
Le scénario écrit par Michael Rasmussen et Shawn Rasmussen auquel Alexandre Aja a apporté sa touche personnelle sait entretenir le suspens d’une histoire qui se déroule quasiment essentiellement dans une cave avec 2 personnes et des alligators comme compagnons.
La mise en scène est ultra efficace. Comme à son habitude le réalisateur a une parfaite maitrise de son sujet alors que l’on sait la difficulté et la complexité à travailler avec l’eau. Les alligators sont plus vrais que nature (merci au CGI) et filmés avec des gros plans dans leurs poursuites et leurs brusques attaques. On s’y croirait. Tout dans ce contexte est proche de la perfection. D’ailleurs, l’idée de départ du film avec l’image d’une piscine et des couleurs vives, avec ensuite un contraste et les images d’une pluie battante et des tons obscurs qui persisteront jusqu’à la fin, est selon moi excellente.
Kaya Scodelario (Skins, Pirates carraibes) est très crédible dans ce rôle d’une battante qui même dans les pires situations ne baisse jamais les bras si je peux m’exprimer ainsi, face à la mâchoire démesurée des alligators prête pour l’amputation d’un membre d’un seul claquement des dents. Elle veut à tout prix sauver son père Barry Pepper, qui pourtant n’a pas toujours été là pour elle. C’est un film sur le dépassement de soi, les conflits familiaux mais aussi sur le pardon et la réconciliation.
Tout est bien pesé dans ce film où alternent le suspens, le côté oppressant, le côté humain au milieu de toute cette eau qui ne cesse de monter, monter.
Ah oui, j’oubliais, il y a aussi un chien mais bien sûr je ne vous dévoilerai pas son rôle au milieu de toute cette horreur.
Bref ce film est un pur régal pour les amateurs de sensations fortes.
Françoise Toquet
Lire dans Sfmag No 105 en kiosques du 19 juillet 2019 au 19 octobre l’interview d’Alexandre Aja à propos de ce film ainsi qu’une autre chronique :
http://www.sfmag.net/Sommaire105.php
Lire également une autre chronique par Stéphane Thiellement dans la même rubrique de ce site.
Lire 2800 chroniques de films dans le livre d’Alain Pelosato :
123 ans de cinéma fantastique et de SF : Essais et données pour une histoire du cinéma fantastique 1895-2019
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