Si l’alléchante perspective de voyager dans le temps n’a jamais quitté l’imaginaire collectif, au moins depuis la fameuse Machine à explorer le temps d’H.G. Wells, on ne peut pas dire, en cent ans, que des progrès significatifs aient été faits dans cette direction. Gregory Mickaël, à travers cet essai très érudit, ne manque pas de nous rappeler les impossibilités ontologiques du procédé, tout en rappelant les avancées scientifiques et culturelles opérées dans le domaine depuis le début du XXe siècle.
Cependant, là où les sceptiques pourraient croire à un nouvel essai décrédibilisant chaque théorie sur le voyage temporel, Gregory Mickaël surprend agréablement. Non seulement en apportant, schémas et arguments solidement étayés à l’appui, la preuve de la possibilité conjecturale du voyage temporel (ne serait-ce qu’à partir de la théorie de la relativité d’Einstein), mais également en abordant ses problématiques sous un angle aussi bien scientifique que philosophique.
Malgré l’intention clairement vulgarisatrice de cet ouvrage, certaines des idées développées par Gregory Mickaël peuvent s’avérer difficiles à suivre (notamment quelques schémas). Pour autant son argumentation, claire et fluide, est un régal à lire, et ses lecteurs pourraient se surprendre à dévorer cet essai comme un roman.
Lothaire Berthier
Et si on pouvait voyager dans le temps ?, Gregory Mickaël, éditions In Press, 144 pages, 14,90 euros.