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Sommaire - BD -  Elias le Maudit : Tome 1 - Le jeu des corps célestes


"Elias le Maudit : Tome 1 - Le jeu des corps célestes" de Sylviane Corgiat et Corrado Mastantuono


Août 2004

Si Elias peut se targuer d’être Roi, il n’est certes pas de ceux dont l’honneur conduit à défendre l’ordre et la justice. Plutôt enclin aux pillages et aux meurtres, il aime vaincre dans le sang et on ne lui compte désormais plus les contrées défaites et les somptueuses richesses accumulées. Mais Elias ne peut se rassasier de simples choses matérielles : il se met à convoiter les secrets des mages et autres thaumaturges...

Suivi de sa féroce armée, Elias part en campagne contre le terrible sorcier Melchior. Il veut lui ravir certaines des 32 tablettes du Jeu des Corps célestes, tablettes dont on raconte que chacune confère un pouvoir fabuleux. Mais après avoir assiégé durant 128 jours la tour où s’est réfugié l’ensorceleur et, dans l’entremise, avoir perdu la quasi-totalité de ses troupes, Elias doit se rendre à l’évidence : il n’est pas facile de contraindre par la force celui qui détient la Magie. Dans un dernier face à face avec son adversaire, Elias perdra d’ailleurs bien plus que ses hommes et ses terres... il y délaissera jusqu’à sa propre identité !

Quelques années plus tard, alors que l’on s’apprête à pendre haut et court le nain Bertil, surgit un bien étrange cavalier...

Pour sa seconde contribution au domaine du neuvième art (voir aussi la série "Stellaire", un tome paru chez les Humanos), la romancière Sylviane Corgiat aborde un univers actuellement fort en vogue, celui de l’heroic fantasy, et ceci en mettant en scène des personnages de facture somme toute très classique pour le genre (le roi, le sorcier, le nain, ...).

Mais il serait pour autant erroné de croire que l’auteur manque d’imagination ! En effet, si dans le domaine bon nombre d’écrivains se borne à camper sommairement leurs acteurs, définissant aussi rapidement que possible leurs traits de caractère, de même que leur champ relationnel, Sylviane Corgiat nous fait sentir, plus qu’elle nous le montre d’ailleurs, que ses héros (en particulier Elias) sont amenés à fortement évoluer. De ce fait, elle rend le lecteur actif de l’histoire en lui donnant naturellement envie de se positionner sur l’avenir des protagonistes et de leurs interactions. Qui est réellement Bertil ? Qu’adviendra-t-il du côté sombre et tourmenté d’Elias ? Saura-t-il rester de marbre face au charme d’Evangele, une femme médecin qui, bien que séduisante, semble le laisser indifférent ?... Aucune réponse ne s’avère évidente, ce qui rend toute la richesse du scénario. De plus, si l’on ajoute que l’action, sous des formes multiples et variées, est toujours au rendez-vous...

Enfin, on ne peut apprécier la force du récit sans aussi rendre hommage au réel talent de son dessinateur, même si celui-ci demeure pratiquement inconnu du public francophone : j’ai parlé de Monsieur Corrado Mastantuono !!!

Cet auteur qui, jusqu’à présent, avait œuvré en Italie, notamment au près des studios Walt Disney Italie sur Topolino (Mickey) et des studios Bonelli sur Nick Raider est enfin plus accessible pour nous enchanter par le caractère précis, puissant et détaillé de son trait, de même que par son graphisme ordonné et clair. Je ne peux dès lors que faire la comparaison (en positif bien sûr) avec certains grands maîtres espagnols de la BD, notamment Antonio Parras et Alfonso Font.

Patrice Maris




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