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Sommaire - BD -  Mayam T1 : les Larmes du désert


"Mayam T1 : les Larmes du désert" de S. Desberg - D. Koller


8/10

Desberg est un scénariste éclectique qui sait aborder, avec bonheur, nombre de domaines bien différents les uns des autres. En effet, il faut avoir un souffle certain pour reprendre les aventures de Tif et Tondu ou s’aventurer sur les traces des grands anciens du western.

Avec Mayam, il renoue avec l’Aventure avec un A, un genre où il s’est déjà illustré avec, par exemple, la série du Scorpion. Comme décor à son histoire, il crée Mayam, une planète aux confins des galaxies, où les seules autorités sont des religions, des sectes et des philosophies de toutes natures qui se livrent une guerre sans merci pour recruter des adeptes et donc des fonds. C’est là que June Lenny, un ambitieux qui veut faire rapidement fortune, a été nommé attaché commercial dans la minuscule ambassade terrienne. Il trouve un joyau qu’il envoie à sa fiancée. Mais le Cartel du Fleuve Stellaire intercepte la pierre et tue la belle.

Alors que sa secte vient d’être invalidée et doit être détruite, Gisey, un moine du monastère du Grand Salut, retrouve le laser perdu par June. Il l’utilise d’abord pour sa survie, puis pour sauver une jeune femme qui, éblouie, transforme cette arme en instrument de justice pour protéger les faibles. Or cet objet porte le nom de June. Il n’en faut pas plus pour que ce dernier devienne le symbole d’un nouveau culte, un dieu de bonté au secours des humbles. Entre-temps, June découvre la valeur considérable des joyaux et leur localisation dans une zone interdite.
Avec son disciple, sous le prétexte de se retirer pour méditer, il se met en route avec, à ses trousses, l’Ambassadeur qui semble être un jouet aux mains de puissances occultes et le Cartel. Tous sont déterminés à mettre la main sur cette richesse colossale que sont les larmes du dieu Eïam.

Le scénariste, qui a plus d’un tour dans son sac, se régale et se déchaîne. Il nous livre un récit au rythme trépidant, intense, où les seuls moments « de repos » du héros sont ceux qu’il passe au lit avec de belles ennemies. C’est vous dire... Si l’idée de base de l’intrigue est classique, son cadre est peu commun et permet à l’auteur un décalage, un second, voire un troisième degré, entre le ton et le récit, entre les situations et les personnages. Ainsi, transformer Lenny en dieu de bonté est particulièrement cocasse.
Cependant, la tonicité du récit serait amoindrie sans le dessin de Daniel Koller. Celui-ci, par ses cadrages sur des paysages magnifiques aux couleurs fortes et sensuelles, construit un monde bien spécifique. Les perspectives où il place les actions démultiplient les mouvements. Les personnages sont bien restitués dans le cadre qui est le leur et correspondent parfaitement au profil psychologique qui leur a été attribué. Une série fort intéressante à tous les niveaux et qui apporte une vision nouvelle de la BD d’aventure.

Serge Perraud

Mayam, T2 : Les Larmes du désert, Stephen Desberg et Daniel Koller, Dargaud, septembre 2004, 48 pages, 12,60 €




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