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Avec Kiefer Sutherland, Dianne Wiest, Jason Patric
Warner Home Vidéo
Revoir aujourd’hui Génération perdue, c’est se rendre compte que le film n’est pas si intemporel que cela même si on y prend quand même toujours un certain plaisir à le revoir. Il s’agit là du quatrième film de Joel Schumacher, ex-coiffeur de stars devenu cinéaste capable du pire (beaucoup diront Batman 3 & 4, personnellement je dirai Personne n’est parfaite) comme du presque meilleur (Chute libre, Tigerland, Flatliners et ses adaptations des romans de Grisham), et à l’époque, Génération perdue, on trouvait tous ça génial. Aujourd’hui, revoir ces vampires au look branché du moment (belle gueule, limite androgyne, cheveux longs, attitude rebelle, fringues allant de pair avec le reste style le cuir sur le jean’s, long manteau, etc...) hantant une cité balnéaire de Californie du Nord (Santa Clara dans le film, Santa Cruz en vrai, une vile qui ne vit que l’été avec ses parcs d’attraction longeant ses longues plages ; en automne, ça devient moins vivant et agréable, en hiver, c’est la ville fantôme, je le confirme pour y être passé !) dans laquelle vient d’arriver une mère et ses deux adolescents de fils et qui vont bien entendu devoir lutter contre eux, tout cela n’a plus le même impact. Dans les grandes lignes, le plaisir est toujours là, de belles images, cette ambiance de fête perpétuelle, une bande originale des plus riches et variées extrêmement bien réussie, mais en même temps, on remarque des détails qui choquaient moins il y a 17 ans. Ainsi, les effets spéciaux sont quand même très fugaces, les transformations en vampires s’opérant systématiquement « dans l’ombre », les maquillages ne sont pas les plus réussis du genre, on « vole » à la place des vampires mais paradoxalement, on ne les verra jamais dans le ciel étoilé des nuits de Santa Clara. En même temps, il y a quand même quelques notes réalistes qui laissent une drôle d’impression : ces villes estivales cachent en même temps un malaise que montre très fugacement Joel Schumacher, des paumés, un certain mal d’être, et l’anonymat flagrant avec lequel on disparaît sans que cela émeut qui que ce soit. Oui, 17 ans après, Génération perdue peut encore surprendre là on ne s’y attendait pas. Si l’esthétisme léché voulu par Schumacher est toujours le bienvenu, si la musique nous fait encore vibrer, si l’humour très « Goonies contre les vampires » marche encore, le film a quand même pris un coup de vieux le réhabilitant comme une simple très bonne série B, mâtinée d’éléments plus discrets et sérieux qui touchaient moins jadis ( !). Mais il rencontrera toujours des fans dans la mesure où ce portrait d’une jeunesse rebelle fascine toujours un certain public. Ce qui explique, en plus de l’énorme popularité actuelle d’un Kiefer Sutherland, la ressortie de ce film en Edition Collector digne de ce nom. En effet, excepté Jason Patric ( Narc) et la brune Jami Gertz, tous les acteurs et techniciens se sont prêtés au jeu des souvenirs. Le temps a passé pour eux aussi (voir la tronche de Corey Haim !...) mais ce qu’ils racontent est passionnant, couronné par des news sur un Génération perdue 2 qui ne se fera jamais bien entendu ! En tout cas, même avec notre œil nouveau, revoir Génération perdue aujourd’hui, dans une copie rendant justice à la superbe ambiance nocturne du film, confirme quand même qu’il s’agit aussi d’un des meilleurs films de Schumacher. Comme quoi, quand il veut...
Stéphane Thiellement
Note : 7/10 DVD : 8/10
Bonus (vostf) : commentaire audio du réalisateur (vo) sur disque 1 ; disque 2 : 2 reportages avec interviews des protagonistes du film ; maquillages de Greg Cannom ; interview des 2 Corey ; scènes coupées (brèves et nombreuses, plaisantes mais sans intérêt) ; clip vidéo d’une des chansons du film ; bandes-annonce.
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