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2001, l’Odyssée de Dracula
1 h 40
Sortie le 9 mai 2001
Avec Christopher Plummer, Gerard Butler, Jonny Lee Miller, Justine Waddell, Jennifer Esposito, Vitamin C, Jeri Ryan
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Londres, de nos jours. Abraham Van Helsing (le vétéran Christopher Plummer), ennemi acharné de Dracula à la fin du XIXe siècle, vit encore, soutenu par l’injection régulière du sang du comte vampire. Son florissant commerce d’antiquités ne tarde cependant pas à attirer la convoitise d’un gang de cambrioleurs de haut vol. Mais surprise, en lieu et place des trésors qu’ils espéraient y trouver, la chambre forte se résume à une crypte, et son contenu à un cercueil plombé. Ne tardant pas à recouvrer la pleine possession de ses moyens, Dracula, ressuscité d’entre les non-morts, débarque à la Nouvelle-Orléans en plein Mardi-Gras, et se met aussitôt en quête de la seule personne dans les veines de laquelle coule son propre sang.
Chef monteur attitré de Wes Craven, qui officie ici en qualité de producteur exécutif, Patrick Lussier se heurte avec ce Dracula 2000, post-daté 2001 pour sa sortie française, aux difficultés inhérentes à l’actualisation du mythe créé par Bram Stoker. Non pas que les vampires ne soient pas solubles dans l’époque contemporaine, ils ont maintes fois démontré qu’ils l’étaient, ce serait plutôt Dracula en lui-même qu’il est relativement délicat d’extraire de son contexte victorien. Même Coppola ne s’y est pas risqué, préférant sagement revisiter le personnage dans son époque d’origine, romantisme et sexualité en sus. Dans Dracula 2001, le maître vampire (Gerard Butler) est un jeune homme qui a troqué sa cape contre un manteau long, et qui travaille un look de latin lover, emprunté, brushing compris, à celui de Frank Langella, l’excellent interprète du comte dans le Dracula de John Badham. Les amateurs du roman de Stoker - dont je suis - goûteront sans doute les nombreuses références qui parsèment le film, du docteur Seward, en passant par la demeure de Carfax, et jusqu’aux fiancées du comte, les fameuses Brides of Dracula, qui tiennent ici un rôle tout juste un peu moins décoratif qu’à l’accoutumée. Mais si la première partie du métrage demeure distrayante, avec une scène de cambriolage plutôt efficace, quoique très inspirée de Piège de cristal, le film ne tarde pas à s’enliser dès lors que l’action se déplace à la Nouvelle-Orléans, ville vampirique par excellence depuis Anne Rice et Poppy Z. Brite. Les fans de Buffy apprécieront certainement les nombreuses scènes d’action, où - c’est dans l’air du temps - les cascades avec câbles abondent, mais ils auront certainement plus de mal à avaler l’indigeste final biblico-hollywoodien. Décidément, après le cataclysmique Un Vampire à Brooklyn, Wes Craven n’a pas beaucoup de réussite avec les suceurs de sang...
Johan Scipion
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