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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  Bourreaux S.S. - N°2
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"Bourreaux S.S. - N°2" de Luigi Batzella


 

Titre Original : Kaput lager - gli ultimi giorni delle SS
Autre titre :
Réalisateur : Luigi Batzella

Avec : Richard Harrison,
Isarco Ravaioli,
Lea Lander,
Gordon Mitchell

Durée :
Origine : Italie
Année : 1978
Genre : Sexploitation / Naziporn
Editeur :

Cotation : 2 / 10

Résumé :

Les nombreuses exactions commises sur les prisonniers d’un camp nazi...

Critiques :

Dans la longue série des décalques plus ou moins crapuleux et plus ou moins inspirés des "Ilsa" et autres "Salon Kitty", ce "Bourreaux S.S. N°2" est une déception totale.

D’abord, ne cherchez pas le lien entre cette série Z ringarde et le premier "Bourreaux S.S.", signé Cesare Canevari et connu également sous le titre de "La dernière Orgie du Troisième Reich" ("The Gestapo’s Last Orgy") : il n’y en a aucun.

Le film qui nous occupe ici est réalisé par Ivan Katansky, qui cache en fait le besogneux Luigi Batzella, également coupable d’un "The Beast In Heat" de sinistre mémoire à la thématique similaire. Pour ceux que le genre peut choquer, disons que le filon des atrocités nazies ou japonaises à été longuement creusé par des tâcherons divers. Citons, ainsi, les titres suivants :

 Camp d’amour pour chiens jaunes
 Confort Women
 Love Camp Special
 SS Experiments
 Horrifing Women Experiences
 Men Behind The Sun
 Les Nuits Chaudes de la Gestapo
 Orgies en Cuir Noir
 Train spécial pour l’enfer SS
 etc.

Bref.

Le film - Bourreaux SS n°2 - commence fort (enfin, façon de parler !) par la balade de quelques soldats au milieu du désert africain, suivi de la destruction de quelques chars, le tout filmé avec une redoutable inefficacité qui ferait passer un épisode de "Derrick" pour un film de John Woo. Les acteurs sont abominablement mauvais et meurent avec un effarant manque de conviction. La production n’ayant même pas les moyens de tartiner les cadavres de ketchup, les morts tombent lourdement sans que la moindre goutte de sang ne viennent souiller des uniformes que l’on devine loués à la journée. Les grenades ont également la fâcheuse habitude d’exploser à dix mètres de leurs victimes qui s’empressent néanmoins de s’écrouler par terre en poussant de pathétiques râles d’agonie.

Une réplique anthologique pourtant : les soldats se demandent si ils n’ont pas été repérés par les Allemands, puisqu’eux ont repéré les Allemands (ce qui est finalement moins con qu’on ne le pense ! - relisez la phrase si vous ne me croyez pas). Heureusement un militaire fait très justement remarquer que les nazis sont légèrement plus bruyants. Et c’est vrai que quatre chars d’assaut roulant dans le désert seront toujours plus bruyants qu’une poignées d’andouilles en uniforme. Mais passons.

Quelques explosions un tant soit peu plus importantes, quelques jets de flamme et quelques mouvements de troupes plus tard (le tout provenant de façon très visible de mauvais stock-shots issus de mauvais films de guerre !), les soldats se retrouvent prisonniers d’un camp de concentration absolument risible limité à trois pièces très peu meublées.

S’ensuit les habituelles saynettes érotico-sadiques totalement dénuées d’inspiration : quelques femmes nues sont lavées à grand coup de brosses, une autre fille ( décrite ainsi : "elle a deux défauts : elle est juive et elle est vierge") est fouettée tandis que des espions sont castrés (la seule scène gore - et encore c’est largement suggéré et non montré - de ce film inepte) et qu’un don juan de bas étage est forcé d’avaler un verre de pisse à la santé de l’affreux commandant. Celui-ci adore d’ailleurs fouetter les cadavres de bédouins (oui, déjà mort donc !) en éructant des discours sur les "races inférieures". Il couche également avec un travesti enfariné au terme d’une orgie vraiment peu animée et très très peu érotique.

Bien sûr, une doctoresse nazie, blonde, lesbienne et nymphomane nommée Erika (c’est moins bien que Ilsa mais on prend ce qui reste ! Greta, vous dites ? Désolé c’est pris aussi.) dirige mollement ces sévices avant de se faire fouetter à moitié nue par son assistante peu convaincue des joies du saphisme : elle préfère le pseudo-don juan cité plus haut, que voulez-vous, chacun ses - mauvais -goûts !

Un plan fixe cadrant un mirador éclairant la nuit (un stock-shot de plus sans doute ?) relie ces séquences tandis que quelques prisonniers décident de s’évader pendant que les nazis violent leurs victimes. Après une nouvelle fusillade laborieuse, ils s’échappent et emmènent Erika pour des raisons assez imprécises. Cette dernière finit par abattre deux des trois survivants d’une escarmouche mollasonne dans une oasis. Le dernier soldat lui tend alors une pelle tandis qu’apparaît un carton où figurent une citation de Nietsche et que démarrent quelques extraits de "Bourreaux S.S." premier du nom qui semble nettement plus extrême que cette infâme et honteuse (fausse) séquelle.

Oui, le film se termine ainsi. Comment ça c’est con ? Ben oui, je sais, mais bon, c’est comme ça !

Un tel niveau de médiocrité, un tel mépris du spectateur, une telle nonchalance dans la mise en scène laissent littéralement sans voix. Patchwork de scènes ratées interprétées par des comédiens de dernière zone et par une dizaine de filles nues moyennement jolies mimant aussi mal la souffrance que le plaisir, "Bourreaux S.S.n°2" s’avère incapable de retenir l’attention et lésine bien trop sur la violence et les tortures (arguments principaux de ce genre de produit, inutile de se voiler la face) pour éviter que les plus courageux n’enclenchent régulièrement la touche fast forward de leur télécommande.

Et c’est bien humain car il paraît difficile de prendre cette bouse au second degré, vu le je-m’en-foutisme affiché du réalisateur. Mais, qu’on se rassure, le racisme forcéné de l’ensemble est tellement énorme que même le plus fervent skin-head serait incapable de prendre ce film au sérieux, et l’ensemble, aussi con qu’il soit, semble inoffensif.
D’ailleurs il ne figurait même pas sur la liste des video-nasty en Angleterre (contrairement au premier "Bourreaux S.S.") et , au vu de sa nullité, c’est bien compréhenssible, pas la peine de lui offrir une publicité gratuite ! En clair : évitez ce film. Moi même je l’ai revendu à un magasin, d’ailleurs. Mais personne ne l’a encore racheté. Etonnant, non ?

Pizzoferrato Fred (2004)



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