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Avec Tatsuya Fujiwara, Aki Maeda, Taro Yamamoto, Masanobu Ando et Takeshi Kitano
Durée : 115 minutes
Sortie le 21 novembre 2001
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Le Japon dans un futur pas si lointain. Le gouvernement, face à la crise et à une recrudescence de “délinquance juvénile”, vote une loi pour lutter contre ce phénomène social : le Battle Royal Act. Ce dernier consiste en l’organisation d’un jeu sur une île, où l’on a préalablement réuni une classe d’une quarantaine de lycéens jugés turbulents, dont l’unique règle est la survie. Et ce n’est pas contre les éléments que les lycéens doivent lutter mais entre eux, dans l’espoir d’être l’unique survivant qu’exige le règlement. Quant à ceux qui refuseront d’obtempérer, ils verront leurs colliers posé de fraîche date exploser...
Sorti dans les salles japonaises l’année dernière ce film a défrayé la chronique et déclenché les foudres du gouvernement et de la censure. En adaptant un roman sujet à polémique en son temps Kinji Fukasaku (Tora, Tora, Tora, en collaboration avec R. Fleischer, 1970) semble avoir “tapé dans le mile”. L’agitation suscitée par son film a ainsi créé un engouement renforcé par le traitement, violent, de cette œuvre d’anticipation. Ainsi le récit nous fait suivre le véritable jeu de massacre disciplinaire que constitue le jeu, conçu comme un événement médiatique qui renvoie directement à l’idée d’une société du spectacle, rappelant certains aspects du Japon moderne.
Mais au-delà du discours social (ou en plein dedans ?) il y a l’avalanche de meurtres et de suicides de toutes sortes qui parsèment l’histoire. Les alliances et trahisons qui découlent de cette situation sans issue donnent lieue à une multitude de scènes qui déclinent (je vous laisse compter le nombre de victimes pour ne pas gâcher le suspense) autant de façons différentes de mourir. Et pour ne pas oublier que nous sommes dans un jeu nous avons droit (ainsi que les protagonistes) au décompte systématique des morts. Et c’est de sa voix indéchiffrable que le personnage du professeur, devenu Maître de jeu et bourreau, égrène les noms tous les matins et oriente la partie.
Impeccable dans ce rôle, Takeshis Kitano est un des rares interprètes professionnels de Battle Royal. Car dans sa volonté de frapper les esprits le réalisateur Kenji Fukasaku a fait jouer à de véritables lycéens le rôle des victimes ! Un choix qui fait gagner en réalisme mais occasionne également des disparités dans la qualité globale de l’interprétation. Mais cela ne gâche fondamentalement pas l’intérêt du film qui repose bien plus sur l’accumulation de cadavres que d’un discours critique, même si ce dernier n’est pas faux.
Film un peu hybride, Battle Royal commence comme un brûlot social pour évoluer rapidement vers un Slasher de masse néo-réaliste évoquant, irrémédiablement, l’esprit d’émissions telles que Loft Story ou Les Aventuriers du Kho Lanta.
Anton Guzman
Battle Royal 2 du même réalisateur est sorti en 2004 en DVD. Le réalisateur est décédé avant la fin du tournage, c’est son fils qui a terminé son "oeuvre".
Cette fois, l’affaire se résume à une accumultion de cadavres de collégiens qui jouent extrêmement mal. Plus aucun intérêt.
Alain Pelosato
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