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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  Night Dreams
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"Night Dreams" de FX Pope (alias Francis Delia, alias Stephen Sayadan)


 

Titre Original : Night dreams
Autre titre : Rêves Interdits
Réalisateur : FX Pope (alias Francis Delia, alias Stephen Sayadan)

Avec : Andy Nichols -
Dorothy LeMay -
Jennifer West -
Loni Sanders -

Durée : 90 minutes
Origine : USA
Année : 1982
Genre : Délire porno-fantastique
Editeur :

Cotation : 9 / 10

Résumé :

Une jeune femme, enfermée dans un hôpital psychiatrique, se caresse devant la caméra, sous les yeux d’un médecin et d’une infirmière. De nombreux fantasmes sont alors illustrés. Mais les plus fous ne sont pas toujours ceux que l’ont croit...

Critiques :

On connaît la réputation des deux pornos fantastiques (dans les 2 sens du terme !) réalisés par Stephen Sayadan en 1982. Le plus célèbre étant Café Flesh, un pur chef-d’œuvre. Nightdreams est légèrement moins réussi mais encore plus étrange à bien des égards.

Le réalisateur Christophe Gans sortit jadis ces "monuments underground qui sont au porno ce que Eraserhead est à l’industrie hollywoodienne". Autrement dit deux bombes qui rebutèrent les pervers pépères et enchantèrent une clientèle avide de bizarrerie, au point que les films devinrent des classiques des séances de minuit dans les cinémas d’arts et d’essai branchés.

Sayadan, alias Delia, est d’ailleurs un spécialiste des freaks puisqu’on lui doit quelques affiches cultes, divers video-clips punk (Wall of Voodoo, Ramones, etc.) et que son frère n’est autre que le compositeur attitré d’Abel Ferrara. L’homme a donc l’ambition de livrer un classique et non un piètre X du samedi soir. Mission plus qu’accomplie !

Nightdreams est un authentique délire érotique, ce qui le différencie sensiblement de Café Flesh qui se voulait manifestement aussi peu sexy que possible en privilégiant le malsain. Dans ce hard outré, Sayadan nous convie donc à observer une série de vignettes absolument délirantes.

Un trio de superbe lesbienne habillée en cow-girls se livre à des étreintes passionnées au son du "Ring Of Fire" des Wall of Voodoo.

Un violeur tout de noir vêtu s’attaque à une femme nue en sous-vêtements sombre. Il la prend violemment sur la cuvette des WC, devant les murs d’un blanc immaculé, dans un contraste esthétique saisissant qui renvoie aux giallo italiens et à Pulsions de Brian DePalma.

Il existe d’autres scènes sensuelles comme celle où la jeune femme subit les assauts de quatre riches arabes sous une tente, dans le désert.

A côté des séquences érotiques, on retrouve également la verve et l’imagination du cinéaste.

La première vignette détaille les relations sexuelles de l’héroïne avec d’horribles jouets soudain revenus à la vie. Un pantin jaillit d’une boite et la sarabande reprend.

Citons aussi le passage en enfer où les flammes brûlent, les démons se tordent, etc. Un autre moment nous présente notre nymphomane au lit avec un énorme poisson mort qui fume un cigare d’un air satisfait. Un homme s’anime soudain et, transformé en boite à friandise géante, il séduit notre coquine.

Mais s’il ne fallait retenir qu’une scène ce serait celle où l’héroïne retire le pantalon d’un homme. Elle se rend compte alors que son ventre sonne curieusement creux. Décidée à lui offrir une gâterie, la friponne retire finalement de la braguette de son partenaire...un horrible fœtus déformé.

Tout Nightdreams se résume donc à une série de vignettes jouant sur les codes de l’amour et de la mort, de l’érotique et du glacial. Avec des mouvements de caméra étudiés, des éclairages somptueux, un humour référentiel perceptible pour les initiés et un scénario certes rudimentaire mais habile. L’interprétation est digne d’éloge et, malgré un ou deux passages un peu plus faibles, ce film s’élève largement au-dessus des standards du X routinier.
Nightdreams est un grand film.
Nightdreams est un grand film fantastique.
Nightdreams est un grand film érotique.
On ne fera sans doute plus jamais ce type de réussite, les deux genres, que ce soit le X ou le fantastique, étant sclérosés par la médiocrité et l’absence d’ambitions.
Raison de plus pour apprécier une œuvre aussi novatrice !

Pizzoferrato Fred (2004)



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