|
Avec Jim Caviezel, Monica Bellucci
TF1 Vidéo
A quelques semaines de Noël, revoir un film comme La passion du Christ confirmera la croyance des croyants et l’athéisme des athées. En effet, loin de la polémique pas du tout justifiée qu’a suscité l’œuvre de Mel Gibson, avec maintenant un peu de recul, il n’y a que ces 2 cas qui se retrouveront dans le film. Et en leur sein, ceux qui le trouveront du niveau d’une série Z, voir carrément nul, et ceux qui trouveront que La passion du Christ est un excellent film. Maintenant, pour le reste, chacun ses convictions. On pouvait s’attendre au vu de l’énorme succès du film dans le monde à une édition DVD gorgée de bonus. Il n’en est rien, on en parle bien mais au jour d’aujourd’hui, c’est un projet pas du tout finalisé. Et pour cause : personne ne croyait au succès du film, et même après ses centaines de millions de dollars de recettes, on se pose la question d’une édition « Collector ». Bref, vous n’avez strictement aucun bonus sur ce DVD. Son achat s’impose t’il ? Oui, car comme il est dit précédemment, sur un plan strictement cinématographique, La passion du Christ est le meilleur film jamais fait sur le sujet. Mel Gibson avait déjà prouvé ses qualités de cinéaste avec L’homme sans visage et surtout Braveheart (au discours carrément à l’opposé de ce qu’il montre ici, comme quoi le bonhomme a bien changé !), il les confirme avec sa vision des dernières heures du Christ, un messie pour certains, un prophète tombé au bon moment dans une ère de barbaries de toutes sortes pour les autres. Encore une fois, si vous croyez, vous adhérerez encore plus à vos convictions. Si vous ne croyez pas, vous prendrez La passion du Christ comme une sorte de témoignage sur une période sauvage où un homme s’est distingué des autres en sachant parler de paix et d’amour. Ce n’aurait pas été lui, un autre serait venu plus tard, il n’y a rien de blasphématoire là-dedans. C’est ainsi. Etait-ce le but de Mel Gibson ? Non, on peut penser qu’il voulait montrer qui était celui qui devint le leader n°1 de la plus grande et la plus vieille secte du monde. Manque de bol, et indirectement tant mieux, son film satisfera chaque camp. Gibson utilise l’araméen comme langue parlée, se complait à filmer une flagellation pour montrer par quoi Jésus a dû passer pour confirmer son rôle à venir, restitue avec une véracité certaine l’époque de ces grands bouleversements, sombre dans le fantastique quand nous est montré les multiples visages du Diable. Curieusement, le public rit à cela mais accepte une résurrection finale. Et de tout cela naît un film unique, très fort, mélange de plusieurs thèmes et genres, dont l’horreur pure avec cette flagellation insupportable mais qui a le mérite de montrer combien l’être humain peut être la pire des bêtes existant sur cette planète, et aussi émouvant avec surtout cette magnifique scène où marie se précipite pour aider son fils tombant sous le poids de la croix qu’il porte et qui lui rappelle l’enfant qu’il fut. Alors oubliez les commentaires absurdes de ceux qui aiment critiquer pour critiquer (et parce que ça fait bien de cracher sur un tel film !), oubliez les rumeurs de ceux qui paradoxalement cautionneront par exemple la dernière merde produite par Luc Besson (bien plus dangereuse !), oubliez la conviction de Gibson dans le privé, et découvrez La passion du Christ, car au delà de tout cela, il s’agit là d’un des meilleurs films sortis cette année.
Stéphane Thiellement
Note : 9/10 DVD : 1/10 (copie parfaite, format d’origine 2.40, image 16/9ème)
Bonus : nada.
|