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  Sommaire - Films -  M - R -  Morbius (Id.)
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"Morbius (Id.)" de Daniel Espinosa


 
 

Lire 2800 chroniques de films dans le livre d’Alain Pelosato, grand format 15x23, 700 pages) : 123 ans de cinéma fantastique et de SF - essais et données pour une histoire du cinéma fantastique - 1895-2019
 

Morbius (Id.)
Réal. : Daniel Espinosa

Scénario : Matt Sazama & Burk Sharpless, d’après les personnages créés par Roy Thomas & Gil Kane

Avec : Jared Leto, Matt Smith, Adria Arjona, Tyrese Gibson, Jared Harris
Distribué par Sony Pictures Entertainment France
108 mn - Sortie le 30 Mars 2022 - Note : 2/10

Marvel, ça commence à bien faire. Même si on arrive parfois à en voir sortir un du lot aujourd’hui – style « Spiderman No Way Home », n’est-ce pas plus parce que les autres sont mauvais voir pires qu’on en vient à surévaluer ce qui finit par devenir de plus en plus bâclé, donc lassant, laids,… Dernier opus en date, « Morbius » produit par Sony comme pour les Spiderman et les Venom. Et c’est vers ce dernier que « Morbius » trouvera sa comparaison tant le résultat est affligeant, au même titre que « Venom : let there be carnage », même si au moins une toute petite dizaine de minutes sont à sauver.
Biochimiste mondialement réputé et doué, le Dr Michael Morbius souffre depuis toujours d’une maladie rare du sang qui fait de son existence un supplice. Pensant trouver un remède via les enzymes des chauves-souris vampires, Morbius crée un sérum, se le teste, et découvre une renaissance conjuguée à une malédiction : certes, il devient plus fort, son corps est enfin parfait, mais pour cela, le prix à payer est une transformation en monstre assoiffé de sang, aux pouvoirs surhumains. Une condition que lui envie son ami d’enfance, lui aussi handicapé physique, qui va donc prendre ce remède comme une bénédiction et refuser de l’abandonner, même si cela coûte des vies humaines. Pour Morbius, cette nouvelle vie va devenir son enfer.
Ça donnerait presque envie. Derrière la caméra, un réalisateur venu du nord – malgré son nom -, Daniel Espinosa, à qui on doit « Safe house » avec Denzel Washington, polar réussi, et le SF horrifique « Life ». Bon, là, il est devenu un des pires tâcherons de son métier. Sauf qu’avant lui, il a des scénaristes et eux, ils ont fait très fort : scènes d’action inexistantes, intrigue qui s’étiiiiire au possible, enjeux dramatiques inexistants – la dualité avec son poteau d’enfance, ridicule ! -, des scènes d’attaques risibles – un vampire, quasiment aucune goutte de sang, c’est pour les fans des Télétubbies ?!?... -, bref sur une durée somme toute courte, le film n’a aucune vie ! Jared Leto est très bien en Morbius avant contamination, puis, après, il se prend pour un modèle du nouveau parfum masculin du moment ! Trente ans qu’il survit, et il ne pense qu’à se regarder le torse !!! Alors à sauver, tout le prologue avec les enfants, Morbius en handicapé survivant, soit les dix-douze premières minutes. Après c’est l’hécatombe. Bon, quelque part, ça peut se préférer à « Venom : let there be carnage », mais d’un demi-cheveu. Personnages insipides – le sidekick de l’agent du FBI fait pitié, Tyrese Gibson œuvrant pour le FBI, idem, l’ami d’enfance – Matt Smith, le prince Phillip de « The Crown » revu récemment dans « Last Night in Soho » est pathétique dans sa médiocrité -, histoire creuse comme jamais, visuellement laid, F/X du même acabit, générique digne d’une console Atari d’il y a trente ans, et cerise sur le gâteau, deux séquences post-génériques finales qui achèvent d’enfoncer le clou dans ce cercueil de ratages totaux qu’est « Morbius ».

Stéphane THIELLEMENT



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