9/10
En Überwald, fief des nains et pays de la Graisse Antique, le couronnement du futur roi crée de troubles qui rejaillissent jusqu’à Ankh-Morpork.
C’est pourquoi le capitaine du guet Samuel Vimaire, duc depuis peu, va devoir enfiler le costume - ridicule - d’Ambassadeur de la ville, et surtout, régler le problème à sa manière.
Plus habitué aux bagarres de tavernes qu’aux guerres de clans, il va pourtant devoir affronter vampires sous désintox, nains réactionnaires, loups-garous enragés et hordes de petits-fours...
25e tome des Annales du Disque-Monde, Le Cinquième éléphant est encore une fois une réussite. L’humour délirant - mais subtil - est toujours au rendez-vous ; mais Pratchett parvient à donner en plus de la profondeur à l’œuvre, en y ajoutant du suspens, des références à la littérature fantastique, et une réflexion sous-jacente sur des thèmes d’actualité comme l’immigration ou la religion. Plus encore, il réussit à faire exister à part entière ses personnages, et évoluer son univers en le faisant entrer dans une phase de modernité (avec l’apparition du télégraphe ou du droit de grève, par exemple).
En bref, - mais était-il nécessaire de le répéter ? - Pratchett est un génie, et il ajoute avec ce volume une nouvelle pierre à l’œuvre monumentale qu’il construit, tome après tome.
Nicolas Barret
Le Cinquième éléphant, Terry Pratchett, L’Atalante, septembre 2004.
439 p., 18.90 euros. Trad. :Patrick Couton. Couv. : Josh Kirby.