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"Apparition"
Graham Masterton

Editeur :
Fleuve Noir
 

"Apparition"
Graham Masterton



10/10

N’ggaaa nngggaa sogoth nyaa... Tekeli-li ! Tekeli-li ! Iä ! Iä !
Tels sont les mots, les cris ? que vous risquez d’entendre psalmodier dans la maison depuis longtemps abandonnée. Cette vieille maison victorienne s’appelle Fortyfoot House.
C’est pourtant là que David Williams a choisi de se rendre avec son fils Danny, embauché par les propriétaires pour la remettre en état afin de la rendre vendable. A coté, un vieux cimetière contient les tombes de nombreux enfants morts en 1886, car Fortyfoot House était un orphelinat à cette époque, et tous les orphelins moururent mystérieusement en quelques jours. Une épidémie peut-être ? A côté du cimetière, se dresse une curieuse chapelle abandonnée. Lorsque David s’y rend et qu’il regarde au travers d’une de ses fenêtres, il voit la maison, mais à une autre époque, avec d’autres gens.
Il fait la connaissance de Liz, jeune étudiante qui voulait squatteriser la maison et, comme il est divorcé, donc en état de manque, et que son ex-femme avait des petits seins, et que la jeune fille en a de très gros, il baise...
« Fortyfoot House était la bâtisse la plus perverse que j’aie jamais vue. » Dans la chapelle, il y a un portrait en pieds d’une jeune femme « à l’air préraphaélite avec des cheveux roussâtres en broussailles. (...) La peinture était tellement vivante que j’eus presque l’impression qu’elle allait nous parler.(..) ce qui était enroulé autour du cou de la femme (...) il s’agissait d’un énorme rat... »
David voit des fantômes dans le grenier, entend courir un énorme rat et constate qu’une partie du grenier, dans un angle bizarre, a été murée. Une lucarne donne sur cette partie. Ce gros rat est connu des habitants du village qui le surnomment Brown Jenkin (le nom attribué également à un rat par Lovecraft dans « La maison de la sorcière », comme l’atteste Masterton dans une citation en tête du livre). Parfois, on entend de grands bruits et on voit de grandes lumières dans le grenier. Et à chaque fois un enfant disparaît...

Ce rat, il existe dans le grenier de la maison. Il a même tué de façon horrible le pauvre Harry qui avait passé la tête au travers de la lucarne. Et, comme dans « Le djinn », il y a un cadran solaire dans le jardin ; l’ancien propriétaire a été terrassé par la foudre à proximité de ce cadran. C’est aussi l’occasion de citer Lewis Carroll : « Les slictueux toves sur l’allouinde gyraient et vriblaient. » « L’allouinde » c’est « ce cercle soigneusement fauché » qui entoure le cadran solaire. Lovecraft et Carroll, les deux écrivains qui inspirent le plus Masterton. Mais, ce roman tient plus d’Alice que de Randolph Carter bien qu’également cité ici comme le savant ayant découvert des ruines dont la forme étrange ressemble à celle du toit de Fortyfoot House...
La maison est une porte qui a été ouverte sur le temps par les Grands Anciens. Ils préparent leur retour sur terre en générant plusieurs de leurs rejetons par la possession de femmes devenues alors de terribles sorcières qui doivent se nourrir d’enfants pour engendrer la trinité des monstres. Brown Jenkin est le serviteur de l’une d’elles. L’esprit maudit des Grands Anciens se transmet ainsi de génération en génération, jusqu’au jour où la terre sera tellement polluée qu’ils pourront y survivre et prendre possession de l’univers.
David aura l’occasion de mettre fin à leur existence. Mais il est trop bon, trop humain, et perdra cette occasion.
L’avenir reste donc toujours porteur de la menace des Grands Anciens, car la pollution ne fait que s’aggraver....

Alain Pelosato

Apparition - Graham Masterton - Traduction François Truchaud - Fleuve Noir collection Thriller fantastique - 368 pages





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