1844, le Black Museum (1) musée au cœur de Scotland Yard et consacré aux affaires criminelles des plus singulières accueille une visiteuse. Mary Shelley, la romancière qui écrivit « Frankenstein ou le Prométhée moderne » s’intéresse à une bottine rouge. Cet objet fut retrouvé dans la salle où se tenait le bal donné par sa Majesté la reine Victoria.
Mary Shelley connaît l’histoire de cet événement survenu deux auparavant, d’autant mieux qu’elle y a participé.
Tout a commencé lorsque les grenadiers du capitaine Danvers ont affronté sept tueuses aguerries. Les troupes du capitaine Danvers ont été presque anéanties par une étrange technique alliant escrime et danse. Six meurtrières se sont échappées, laissant sur place l’une d’elles victime d’une chute du haut d’une falaise.
Le corps a été emporté par le Docteur Dippel qui a profité de l’occasion pour effectuer une expérience. Réanimant le corps grâce à l’électricité et transférant la tête d’une villageoise trépassée dans un accident, il a créé la version féminine du monstre de Frankenstein.
Dévouée à sa majesté comme tous les sujets britanniques et disposant du corps d’une escrimeuse redoutée elle constitue la recrue idéale pour s’opposer aux visées homicides des six agents venues de l’étranger (en l’occurrence de Movotcherkassk, la capitale des Cosaques).
Dans quatre mois, se tiendra un bal où apparaîtra la famille royale. Il s’agit de l’occasion idéale de frapper pour les ennemis de la couronne. Aussi, il a été décidé que la jeune femme au corps réanimé affrontera ces ennemis de la civilisation britannique.
Or, la villageoise ne connaît rien à la vie dans la haute société. Il faut donc quelqu’un pour lui enseigner les bonnes manières. Six dames de la haute société se sont évanouies ou enfuies à la vision de la créature. Il a donc été décidé que Mary Shelley (experte en monstres) constituait la préceptrice idéale pour ce monstre féminin. Ordre de sa majesté la reine Victoria !
S’appuyant sur la vie tragique de Mary Shelley, le mangaka se livre à une présentation des plus critiques de l’Angleterre victorienne, ce qui donne droit à de nombreuses séances d’humour noir.

Damien Dhondt

Scénario & Dessin : Kazuhiro Fujita, Documentation militaire et historique : Keisaku, Conseiller danse et chorégraphie : Takahiro _ Crescent Moon, Dance with the Monster, tome 1 _ Traduction : Sébastien Ludmann, Adaptation graphique : Studio Charon _ Edition Ki-oon, collection Black Museum _ janvier 2024 _ Inédit, poche, sens de lecture japonais, 198 pages dont 4 pages couleurs _ 8,95 euros