|
« Disparus... deux navires... plus de cent hommes engloutis par le néant. Comment ont-ils pu croire qu’ils reviendraient ? La mer est sans pitié... »
1847, la Marine de sa Majesté est sans nouvelles de ses deux navires l’Erebus et le Terror qui ont disparu alors qu’ils recherchaient le passage du Nord-Ouest (1).
Apparemment motivé par la récompense de 10 000 shillings, le capitaine Briggs de la Mary Celeste emmène son navire et son équipage pour une quête dans les eaux glacées de l’Océan arctique.
Très vite, d’étranges phénomènes se produisent et il est à craindre que la Mary Céleste ne connaisse le même sort que les deux navires qu’elle recherche.
Graphiquement, c’est une réussite. Balzano a parfaitement exploité le potentiel du fantastique. Seulement, il a associé plusieurs énigmes. Notons au passage qu’un marin de la Mary Céleste est un rescapé du baleinier Pequod coulé par un cachalot (2). L’énigme de la disparition de l’Erebus et le Terror rejoint celle de la Mary Céleste (3). Si le scénario les relie astucieusement ceci est impossible chronologiquement. En effet, la Mary Céleste n’a pris la mer qu’en 1861 et son capitaine Benjamin Briggs est né en 1835.
La notion de fantastique implique une base solide pour que le fantastique bouleverse le réel. Or, ici, cette base n’existe pas.
(1) cf. le roman « Terreur » de Dan Simmons (Pocket)
(2) cf. « Moby Dick » d’Herman Melville
(3) En 1872, la Mary Céleste fut retrouvée dépourvue de tout équipage au large de Gibraltar
Damien Dhondt
Scénario & Dessin : Vincenzo Balzano _ Adlivun _ Traduction : Federica Mancuso & Charlotte Raimond, Maquette : Pauline Morice _ Edition Ankama _ février 2022 _ Inédit, moyen format, 168 pages _ 19,95 euros
|