Il y a sept ans, les Elfes ont vaincu le Nécromant qui avec son armée de morts-vivants terrorisait la ville de Brenhaven. Les libérateurs ont été fêtés par les habitants (Humains, Nains, Gnomes, Halfelings et demi-ogres). C’était il y a sept ans et ils sont toujours là, veillant à ce que les forces du Nécromant ne reviennent pas, interdisant d’ailleurs toute magie, ainsi que le travail et le commerce du bois. De plus, ils ont établi un couvre-feu.
Ce dernier point ne concerne pas le Nain Tolan Dunkar dépendant de la guilde des Lanterniers. Il est autorisé à allumer les lanternes. Mais voilà qu’un contrôle du guet le retarde. L’officier elfe commandant la patrouille constate que plusieurs rues du quartier sont encore sans éclairage. Des criminels pourraient profiter de l’obscurité. Dans ce cas, Tolan pourrait être considéré comme responsable ou même complice.
Tandis que la patrouille s’éloigne pour trouver une autre victime Tolan se dépêche d’allumer les lanternes restantes et pour cela, il utilise discrètement une magie interdite. C’est alors qu’il découvre un adolescent tombé d’un arbre. Le nouveau-venu ignore visiblement les événements survenus il y a sept ans : il croit que le Nécromant règne toujours sur la ville et que les Elfes ont massé une armée à proximité. Bon, Tolan comprend vite que s’il le laisse seul l’adolescent va se faire intercepter par le guet, qu’il sera interrogé magiquement et qu’il va révéler tout ce qu’il a vu, entre autres un Nain utilisant une magie interdite. Seule solution : le ramener chez lui. Les problèmes ne font que commencer !
Le jeu de rôle Pax Elfica (1) est ici adapté en roman par Pierre Grimbert, expert en fantasy. À la différence de la BD (2) le roman met en scène des personnes ordinaires (même si on voit brièvement apparaître certains protagonistes de l’Auberge de l’Épée). Leurs motivations impliquent la survie (la leur et celle d’innocents), ce qui implique de ne pas trop attirer l’attention des Elfes. Mais ils réalisent vite qu’une autre menace que les forces d’occupation elfiques plane sur eux et sur toute la ville. Celle-ci, parcourue par les héros improvisés, devient très vite un personnage à part entière. Notons au passage le personnage de Fijorie l’Halfeline. Sa profession d’architecte lui permet de fournir des informations et de constater des anomalies.
L’intrigue progresse efficacement entre révélations et renversements de situation dans une atmosphère de Dark Fantasy des plus stressante.

Damien Dhondt

Auteur : Pierre Grimbert, Couverture : Elvire De Cock, Cartes : Maxime Plasse _ Pax Elfica Le lanternier _ Éditions Mnémos _ avril 2024 _ Inédit, grand format, 320 pages _ 26 euros