Spectacle français. Genre : Fantastique, Terreur, Horreur.
Avec Marc Saez, Veronique Picciotto, Odile Scmitt, Jean-Claude De Goros, Patrice Melennec et Valérie Lachat,
Représentation : Mardi, Mercredi, Samedi à 21 h et les Dimanches à 16 h30 (jusqu’au 20 février 2005) au Sudden Théâtre (Paris)
Le sujet : Un théâtre sur lequel plane une malédiction. Une troupe décide malgré tout d’y jouer un Soap-opera , copie conforme des séries américaines à l’eau de rose. Mais le lieu à une âme et la malédiction semble vouloir refaire surface, créant alors bien des perturbations dans le déroulement du spectacle. Qui s’amuse à les manipuler ainsi ? La malédiction de MACBETH frapperait-elle une nouvelle fois ?
Avis sfmag : Que retient-t-on d’un tel spectacle quand on déteste vraiment le théâtre ? Le but n’est pas de savoir qui est le tueur, mais combien de personnes vont rester vivantes de ce carnage...
Tout d’abord, le décor pour un cinéphile indécrottable ! Etant habitué à l’écran blanc au moment de l’entrée en salle de cinéma, les projecteurs éclairent trois panneaux déguisés en murs, une malle, une table basse, un bar et les fameux fauteuils propres à l’ambiance théâtrale (que l’on retrouve dans les sitcoms et soaps où le metteur en scène égratigne le concept tout le long de la pièce...). Le seul point commun est le fond sonore ! Une musique terrifiante, d’une bande originale écrite par le duo Michel Golgevit & Olivier Rabat (compositeurs du film LE MAL EST FAIT en 1998), qui nous met en condition avant l’arrivée des protagonistes !
Evidemment, il ne faut pas oublier l’agencement des places ! Point de sièges moelleux individuels avec les accoudoirs où l’on peut mettre son gobelet... On s’assoie à l’ancienne, sur des bancs de quelques mètres avec un petit dossier heureusement confortables... Dernière chose avant de s’installer, le repérage de l’espace propre d’un cinéphile pointilleux : la hauteur de vision et la longueur de séparation entre le décor et la place acquise. Il faut savoir que l’accès au premier rang est prohibé pour des raisons de sécurité et de magie du spectacle...
Un rituel indispensable afin d’apprécier les images, plus précisément, les effets spéciaux créés par Christophe Calcus (créateur infographique de la version « Godzilla » dans la publicité Sncf réalisé par Matthieu Kassovitz). Sans oublier le point géographique suprême : le milieu de banc pour optimiser le champ de vision (surtout pour les porteurs de lunettes) et la résonance de la bande son générée par le studio Dunesound (connu pour les habillages de jeux vidéos comme VAMPIRE) et des effets sonores stéréos arrangés par Yann Legay (responsable des enregistrements de doublage français de films, par exemple, LES CHRONIQUES DE RIDDICK et HULK, et dernièrement le mixage de LA VOIX DES MORTS).
Une fois bien installé, le divertissement de sons et étincelles commence sans générique (rires) ! Nos deux héros n’arrivent pas en face de nous, mais sur le côté ! C’est sûr, on est bien dans un environnement de planches théâtrales... où la réalité et la fiction se mettent soudainement à capter notre attention sur une pointe de soupçon et de suspense déroutants !
Tout le principe de la pièce fonctionne sur les codes de théâtre, et cela me paraît difficile de le transposer au cinéma... pour la simple est bonne raison que la malédiction cloue les comédiens sur les planches au risque de faire griller les ampoules aux pieds (rires). Le fantôme de MacBeth veille au bon déroulement de son spectacle de marionnettes vivantes au fur et à mesure de l’absurde et de la peur installées entre les six personnages. Il faut avouer que les spectateurs n’ont pas secouru les comédiens et les ont regardé se débattre... et s’entre-tuer !
Au final, on en ressort réjouit d’avoir assisté à une représentation avec de l’hémoglobine (raisonnable), une bataille à l’épée (raccourcie et coupée au montage...), des cadavres (en situation comique), des zombies (au maquillage très vivant), du sexe (arrosé au jus de pomme), des effets pyrotechniques (aux frissons garantis), des dialogues accrocheurs et décrocheurs (parfois téléphonés) et des voix captées d’outre-tombe (voire Outre-Atlantique pour les connaisseurs de films en Version Française...). Ce mariage de théâtre de boulevard et contemporain aux frontières des possibilités cinématographiques d’antan est malheureusement trop rare... Espérons qu’il ouvrira les portes à d’autres metteurs en scènes qui voudront se risquer à ce genre d’exercice d’anticipation !
Note : Pour les spectateurs avertis, l’affiche de la pièce LES FEUX DE LA GLOIRE est quasiment une copie conforme du poster de la série DEAD LIKE ME...
Laurent Girard
www.lesfeuxdelagloire.fr.fm
Fiche Visioscene
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