Elektra
Sortie en France : 09 Mars 2005
Avec Jennifer Garner, Terence Stamp, Will Yun Lee
Toute dernière adaptation de la bande dessinée du même nom, Elektra nous avait été précédemment présentée aux côtés du charismatique Ben Affleck dans “Daredevil“ et n‘etait autre que la très séduisante interprète d’Alias “Jennifer Garner“. Dorénavant Elektra a son propre film mené tambour battant par le metteur en scène Rob Bowman qui suivit pendant presque 10 ans les agents Mulder et Scully et qui, il y a 3 ans dans “le Règne du Feu“ : ramenait sur terre les dragons de l’enfer.
Le film reprend immédiatement la suite de “Daredevil” au moment où Elektra succombe abattue par Bullseye (Colin Farrel)...
Ramenée à la vie par son mentor Stick (Terence Stamp), la haine et la violence terrifiante qu’elle cache au fond d’elle même obligeront celui-ci à la chasser du groupe "bon ninja" qu’il a créé : nous découvrons alors qu’elle pratique un sombre métier mais auquel elle excelle : “l’assassinat”.... Elle est devenue UN TUEUR A GAGES !! Très vite elle remarque que la fille de son voisin Abby (Kirsten Prout) a de très étranges pouvoirs et s’aperçoit que celle qui n’était pour elle au départ qu’une petite fille se révèle en fait avoir d’immenses similitudes avec elle, son passé, tout ce qui fait qu’elle est devenue Elektra....
Mais le clan de Roshi est déjà à leurs trousses, avec ses hommes de mains les démoniaques Typhoïd, Tatoo et Stone et pour protéger Abby et son père elle devra démontrer toute son adresse et son savoir-faire au combat : La bataille du Bien et du Mal peut alors commencer......
Tourné en un temps record de 10 semaines entre 2 saisons d’“Alias” Rob Bowman se concentre sur ses personnages et ne part pas immédiatement dans de grosses batailles. La première demie heure est excellente dans son exposition des personnages et c’est un plaisir de retrouver Jennifer Garner dans un rôle qu’elle tient à merveille. Elle sent, aime et s’amuse à jouer cette Elektra tour a tour forte, faible et sensible... Elle l’incarne avec brio et se détache complètement du premier film. (Je ne vous dirai pas si Matt Murdock réapparaît cela vous gâcherait le plaisir.). Aux côtés de Jennifer nous retrouvons un Terence Stamp à la présence si charismatique que l’on regrette ne pas le voir plus souvent et l’arrivée de Kirsten Prout en Abby confirme le talent de cette jeune actrice.
Les seconds rôles sont tout aussi efficaces bien que très spéciaux, je veux parler ici du trio “Typhoïd” (Natassia Malthe), Stone (Bob Sapp) et Chris Ackerman (Tattoo) tous peu connus du grand public mais parfaits dans les personnages qu’ils incarnent : des démons travaillant pour Stick (Cari Hiroyiki Tagawa) excellent acteur mayonnaise aperçu dans une multitude de métrages depuis des années.
Rob Bowman est devenu, au fil du temps, un excellent metteur en scène. Il a signé certains des meilleurs épisodes de la désormais ultra culte série des “X-files” et maîtrise parfaitement son sujet. On est presque surpris de voir une telle virtuosité technique. La caméra de son directeur de la photo Bill Roe bouge constamment et on voit qu’ils aiment leur sujet, leurs interprètes, et les nombreux éléments visuels qu’ils enchaînent les uns derrière les autres sans gratuité... avec, pour les scènes de combats, un chorégraphe au sommet de son art. C’est donc de l’excellente action avec un but et une raison et non des scènes disséminées çà et là et qui souvent, dans ce genre de film, ne veulent absolument rien dire et donnent fréquemment un aspect très “tape à l’oeil“.
Les séquences de combats nocturnes dans la maison et dans la forêt montrent sans conteste qu’il est devenu un grand metteur en scène et que “les aventures de Mulder et Scully” sont bien loin derrière lui avec des mouvements et pirouettes visuelles que jamais il n’aurait pu imaginer à l’époque du feuilleton. Rob Bowman nous délivre également un film à la musique recherchée et au mixage son pour le moins adapté au sujet : Elektra possède d’ores et déjà un des meilleurs mixage sonore de ce début d’année avec des effets qui vous mettent au centre de l’action sans jamais jouer la carte du “plus c’est fort mieux c’est”. Chaque effet est méticuleusement placé et renforce le plaisir du métrage.
Tout ceci ne veut pas dire pour autant qu’Elektra est un chef-d’oeuvre car son défaut majeur se trouve dans le scénario : Trop décousu, trop confus, on obtient rarement les réponses aux questions que l’on se pose et les desseins des personnages sont loin d’être clairs. Comme dit Rob Bowman lui même il y a beaucoup de mysticisme dans le film mais parfois on aurait aimé avoir beaucoup plus d’explications, surtout concernant le caractère des vilains et leurs motivations et origines : bien que très impressionnants, ils ne sont absolument pas fouillés et nous découvrons seulement que leurs extraordinaires possibilités sont fabuleusement filmées....
Au final nous ressortons du cinéma avec un sourire aux lèvres car, disons le franchement, Jennifer emporte l’adhésion générale et quoi qu’il en soit “Elektra” reste un film Pop Corn d’absolu divertissement : l’on s’amuse et l’on peut dire que l’on a passé un très bon moment.
Marc Sessego
Un autre point de vue :
Elektra (Jennifer Garner) que nous voyons mourir à la fin de Daredevil est, dans ce nouveau métrage, ressuscitée d’entre les morts par son vieux maître aveugle Stick (Terrence Stamp)....
Haineuse et hantée par un douloureux passé que nous allons découvrir en flash-back (elle a vu, entre autre, sa mère se faire assassiner sous ses yeux alors qu’elle etait enfant), elle vit en solitaire et est devenue un tueur à gages, le meilleur qui existe dans ce genre de business : Elle a même un Agent Mc Cabe (Colin Cunningham) qui discute les contrats d’assassinat pour elle... Et lorsque le film commence elle a déjà "occis" un certain nombre d’illustres inconnus : Pour un super héros c’est quand même moins noble que Superman ou même Batman qui peuvent avoir tué quelques personnes mais ne se sont jamais fait rétribués pour ca !
Son prochain contrat ? L’assassinat pur et simple d’un père et sa fillette de 13 ans ! C’est alors que sa conscience reprend le dessus et trouvant des similitudes entre la fillette et elle même elle décide de les protéger d’une horrible Organisation criminelle nommée "The Hand" qui utilise les pouvoirs supernaturels de 3 démons...
Dans la lignée des films mettant en scène des super héros, ce second opus concernant Elektra reste hélas bien en-dessous de l’excitement auquel, par exemple, nous conduit "Spiderman 2" mais Jennifer est superbe en bustier de cuir rouge et bottes à talons aiguilles (Est-ce l’accoutrement rêvé pour se battre et faire justice : Ca c’est une autre histoire !) et elle est physiquement au top de sa forme...
Les meilleures scènes du film : Sans aucun doute les 10 premières minutes, les scènes de bataille et... la bataille finale.
Le positif : Le Casting avec entre autre Terrence Stamp qui "crève l’écran" et Jennifer qui dans toutes les scènes d’action vous laisse époustouflé par ses prouesse physiques et, bien sûr, le déroulement des batailles.
Le Négatif : La pauvreté du scénario qui est désolante avec de banals dialogues et une trame complètement confuse, illogique et sans aucune crédibilité.... Apparemment Elektra possède le pouvoir de divination et se déplace instantanément d’un endroit à un autre (elle est a l’autre bout de la pièce et pfft ! la voici derrière vous et vous n’avez rien vu !) mais si vous pouvez le constater dans les 10 premières minutes du film il n’en est plus du tout fait usage au cours du métrage.
Pourquoi est-elle devenue un assassin ? pas d’explication - Pourquoi a-t-elle ces bizarres pouvoirs ? Pas d’explication - Quel est son but ? Nous n’en savons rien.... Nous ne savons pas non plus qui sont exactement ces vilains et la raison de leurs agissements, même leur but n’est pas clair.
Qu’une héroïne ait des problèmes ? D’accord ! Mais nous avons besoin de savoir ce que sont ces problèmes et pourquoi elle agit comme çà ! Avec "Elektra" nous restons complètement dans le brouillard.
Au final : un décent film "Pop Corn" sans réelle inspiration où les scènes d’action sont Hyper bien maîtrisées....
Andrée Cormier
Encore un autre point de vue :
Elektra de Rob Bowman (2004). On ne peut rien reprocher à ce film. L’héroïne est superbe. Sa tenue est une création haute couture extraordinaire. Le scénario est impeccable avec sa dose nécessaire de mystère. La photographie est superbe. La façon de filmer est parfaite. Bien sûr il n’y a aucune dissertation philosophique, sociale ou politique. C’est un personnage de comics Marvel et donc ce genre de films est traité comme ces comics. Cessons de demander à ces adaptations plus qu’elles n’offrent ! Là on passe un très bon moment... J’adore.
Alain Pelosato
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