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Titre : Man from Deep River
Ou : Deep River Savage
Ou : Il Paese del sesso selvaggio
Ou : Au Pays de l’Exorcisme
Réal :
Avec : Ivan Rassimov
Me Me Lai
Durée : 88 minutes
Origine : Italie
Année : 1972
Genre : Aventures / Cannibal Movie
Editeur : Neo Publishing
3/6
Résumé :
Bradley, un photographe anglais, visite la Thaïlande lorsqu’il tue accidentellement un homme lors d’une rixe dans un bar. Il fuit et se retrouve dans la jungle, où il est capturé par une tribu primitive.
Critiques :
Ce film préfigure Le Dernier Monde Cannibale mais est davantage orienté vers le récit d’aventures. La tribu qui capture le héros est d’ailleurs pacifique et relativement civilisée. Pas de cannibales à l’horizon, juste des primitifs vivants heureux dans un décor paradisiaque.
Certes, on repère quelques éléments indispensables au cinéma d’exploitation : nudités intégrales, sévices cruels (langues coupée), deux viols et l’une ou l’autre séquences plus corsées. Mais rien de très violents. Les moments les plus atroces restent les tueries d’animaux, nombreuses et non simulées. Comme d’habitude, elles n’apportent rien au film, si ce n’est un petit haut le cœur à peu de frais. Chèvre égorgée, crocodile éviscéré vivant, serpent découpé vif, etc.
A part ça, le film ne mise pas sur le gore et ne cherche guère à choquer. Plutôt à raconter une histoire millénaire, celle du bon sauvage et du civilisé qui réapprend les vraies valeurs (amour, loyauté, amitié, etc.) en situation critique. Le scénario reprend fidèlement la trame du classique Un homme nommé Cheval et déploie donc une série de péripéties attendues.
Le héros est capturé puis attaché avant d’être percé de flèches. Il subit l’épreuve de la soif, des privations et d’un soleil brûlant, séduit la fille du chef et entame avec elle des dialogues rudimentaires. Avec huit ans d’avance sur Lynch, notre homme, considéré par les indigènes comme un poisson à cause de sa combinaison de plongée, se prend pour Elephant Man et lance un déchirant "I am not a fish, I am a human being !"
Dans la grande scène de séduction, nous retrouvons Me Me Lai (toujours belle et largement dénudée) assise les yeux bandés, attendant ses prétendants. Ceux-ci lui palpent brutalement les seins ou l’entrejambe alors que le héros (pourtant défini au départ comme un macho fini) lui prend la main avec délicatesse. Devant tant de prévenance, la sauvageonne fond aussitôt d’amour et se laisse grimper dans toutes les positions...hors champs malheureusement !
Umberto Lenzi se prend alors pour Lelouch et les tourtereaux courent aux ralentis, roulent dans la farine et se murmurent des mots tendres, sur une musique sirupeuse à laquelle ne manque que les chabadabadas.
Hélas le héros sauve un gamin en pratiquant une trachéotomie improvisée et s’attire l’aménité du sorcier du village. L’homme médecine jette alors un sort à la belle sauvage et elle devient aveugle. Un malheur n’arrivant jamais seul, le village est attaqué par les cannibales (une tribu voisine) qui violent une jeune fille avant de la dévorer. Mais notre héros mène la contre-offensive et, après la naissance de son fils et le décès de son épouse, décide de reconstruire le village dont il est devenu chef.
Bref, un beau roman, une belle histoire ! Le film, jadis classé nasty, sortit en DVD sous le titre Cannibalis et s’avère largement inférieur à sa réputation.
Petit métrage assez quelconque, ce "Cannibalis" est cependant important dans le sens où il lança véritablement une mode juteuse et typiquement italienne. Aller donc suivre une série de décalques et imitations surfant sur la vague.
Citons, pour mémoire
Terreur cannibale / Cannibal Terror (Julio Perez Tabernero)
Mondo Cannibale / White Slave Goddess (Jésus Franco)
Chasseur d’Hommes / Treasure of the White Goddess (Jésus Franco)
La Montagne du Dieu Cannibale / Slave of the Cannibal God (Sergio Martino)
Viol sous les Tropiques / Emanuelle & The Last cannibals (Joe d’Amato)
Cannibal Ferox / Make ’Em Die Slowly ! (Umberto Lenzi)
Cannibal Holocaust (Ruggero Deodato)
Le Dernier Monde Cannibale / Horror Cannibal / Jungle Holocaust / Last Cannibal World (Ruggero Deodato)
La Secte des Cannibales / Mangiati Vivi ! / Eaten Alive By The Cannibals (Umberto Lenzi)
Amazonia La Jungle Blanche / Cut & Run (Ruggero Deodato)
Amazonia l’Esclave Blonde / White Slave (Mario Gariazzo)
Pulsions Cannibales / Apocalypse Domain (Antonio Margheriti)
Virus cannibale / Zombie Creeping Flesh (Bruno Mattei)
Pour les coutumiers du (sous-) genre, ce "Cannibalis" risque d’être une déception : trop de romance mièvre et pas assez d’action.
Cela dit les paysages sont superbes, la musique parfois efficace, les indigènes jolies et largement dévêtues (en particulier Me Me Lai) et le scénario se défend malgré d’évidents emprunts. Les acteurs s’avèrent convaincants et la mise en scène est adéquate quoique sans génie. Donc, pourquoi ne pas risquer une vision...
SI VOUS AVEZ AIME CE FILM, ESSAYEZ EGALEMENT :
– Le Dernier Monde Cannibale
– Un Homme nommé Cheval
– Amazonia L’Esclave Blonde
Pizzoferrato Fred (2005)
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