9,5/10
J’ai toujours aimé Stephen King, d’aussi loin que je m’en souvienne. J’ai toujours eu cette sensation folle, quand je le lisais, que j’entendais sa voix, auprès de mon oreille, me conter sa nouvelle histoire. Son style est fluide, des plus simples et, quand il ne s’enlise pas dans les longueurs, ses récits sont tout simplement fantastiques. Ecriture, son traité sur la façon d’écrire, qui était avant tout un excellent moyen de connaître l’homme dont le nom sur les couvertures est plus grand que le titre du roman, m’avait rapproché encore de l’auteur. Le rendant plus humain que sa force de vente de “ plus grand romancier de terreur lu au monde ”. Et la Tour Sombre 6 a concrétisé ce rapprochement.
Jouant avec la réalité et la fiction avec une aisance déconcertante, Stephen King rencontre ses propres personnages dans ce nouveau récit. L’auteur est l’un des piliers de ce sixième volume (l’avant dernier). Et fait concorder la plupart de ses romans, faisant parfois perdre la tête au lecteur tant cet amalgame est - en plus d’être original et passionnant - des plus déconcertants. On peut en effet se demander “ et si tout ceci était vrai ? ”, s’il existait une force, cette Noosphère (voir le Livre du Savoir Absolu et Relatif de Bernard Werber), qui pouvait interagir sur les idées de chacun, et qui sait, influer sur nos actes ? Si nous n’étions que des pions sur un grand échiquier sur lequel s’amusent des énergies infernales, se servant de chacun de nous, en lien à nos compétences ? D’où l’envie incessante de continuer à tourner les pages qui suivent, encore et encore. Le récit se clôt sur un journal fictif de l’auteur, qui s’amuse jusqu’à la fin à triturer le monde réel pour l’étendre jusqu’à son imaginaire, transformant une fois encore le lecteur en confident. Lui donnant envie de croire.
Commala-un-deux
Bientôt la fin de l’histoire,
Mais en attendant, pour être heureux,
Voilà un récit qui vous restera en mémoire...
Grégory Covin
La Tour Sombre 6 : Le chant de Susannah (The Dark Tower 6 : Song of Susanna) - Stephen King - traduit de l’américain par Marie de Prémonville - - J’ai Lu - mars 2005 - 525 pages - 21 euros.