Titre Original : Blood for Dracula / Andy Warhol’s Dracula
Autre titre : Dracula cerca sangue di vergine... e Mori di Sete.
Réalisateur : Antonio Margheriti et Paul Morrissey.
Avec : Udo Kier (Comte Dracula)
Joe Dalessandro (Mario)
Maxime de la Falaise (Comtesse de Fiori)
Vittorio de Sica (Comte de Fiori)
Arno Juerging (Anton)
Roman Polanski
Durée : 103 minutes
Origine : Italie / France
Année : 1973
Genre : Parodie gore
Editeur : René Chateau
Cotation : 7,5 /10
Résumé :
Accompagné de son fidèle serviteur Anton, le comte Dracula quitte la Roumanie en pleine libération des mœurs pour gagner l’Italie. En effet, le vampire ne peut se nourrir que du sang de vierges et il espère trouver cette denrée rare dans la stricte Péninsule catholique.
Auprès du Comte de Fiori, un riche aristocrate ayant quatre jeunes filles, Dracula pense avoir découvert de savoureuses pucelles. Mais les nymphettes ont déjà connu le plaisir auprès du rustre jardinier de la famille et Dracula, souffrant d’indigestion, vomit le sang vicié. Où va le monde !
Critiques :
Plus ouvertement parodique et critique que son contemporain, le légèrement supérieur Chair pour Frankenstein, cette variation sur le mythe du vampire camoufle en fait une comédie de mœurs satirique.
Margheriti, Warhol et Morrisey brossent un tableau de la société occidentale assez corrosif avec une série de personnages empêtrés dans leurs conventions qui adoptent, en privé, une conduite bien différente de celle affichée au grand jour.
Comme pour la production précitée, ce Dracula a apparemment été mis en scène par Margheriti sous la vague supervision de Morrisey, lequel apporte une certaine caution artistique au même titre que les producteurs Andy Warhol et Jean Yanne.
L’excellent Vittorio de Sica, le délirant Udo Kier et le cabotin Joe Dalessandro sont les principaux acteurs de cette farce horrible aux effets spéciaux gore volontairement excessifs.
Moins ouvertement sanglant que Frankenstein, ce métrage amuse davantage. Dracula dévore un pain imprégné du sang d’une fillette décédée, lape à même le sol les menstruations d’une adolescente ou vomit longuement le liquide impur dans une salle de bain. Citons aussi la scène impensable où le jardinier, soucieux de sauver la plus jeune fille de la famille (quatorze ans maximum), la déflore contre un mur afin de la rende "impropre à la consommation" pour le vampire.
Dracula y apparaît finalement plus pathétique qu’effrayant, perdu dans un monde décadent qu’il ne comprend plus, où les aristocrates se ruinent au casino et où les riches adolescentes catholiques s’ébattent dans le lit des roturiers. Nous sommes loin des conceptions respectueuses de la Universal ou même du timide modernisme de la Hammer.
La scène finale de démembrement est un monument de barbarie assez hallucinant qui fit dire au critique Robert Rimmer que l’on a "envie de nettoyer son tube cathodique du sang accumulé".
Malheureusement, la mollesse de la mise en scène, d’un pesant académisme, entâme la réussite de ce qui reste, malgré tout, un authentique film culte.
Pizzoferrato Fred (2004)
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