Titre : Godzilla 80
Réal : Jun Fukuda
Avec : Katsuhiko Sasaki
Hiroyuki Kawase
Yutaka Hayashi
Robert Dunham
Durée : 81 minutes
Origine : Japon
Année : 1973
Genre : Keizu-Eiga
Editeur :
2 / 6
Résumé :
Le royaume englouti de Sea Topia, peuplé des descendants du légendaire continent Lemuria est menacé. Les essais nucléaires de l’humanité risquent de détruire cette région préservée. Quoiqu’ils soient pacifistes, les habitants de Sea Topia décident de riposter et utilisent pour cela le monstre Megalon, associé à Gigan. Mais deux scientifiques font appel à Godzilla et à leur robot Jet Jaguar pour contrer la menace.
Critique :
Godzilla Vs Megalon s’appelait jadis Godzilla 80 mais aujourd’hui cela ferait sans doute un peu trop vieillot. D’autant que le film lui-même a déjà fort mal vieilli.
Symptomatique d’une certaine décadence de la série, jadis sérieuse et quasi horrifique, cet épisode vise manifestement un public très très jeune. Le vrai héros du métrage est d’ailleurs l’insupportable robot humanoïde Jet Jaguar. Ce pathétique X-Or du pauvre devient soudainement géant et adopte la pose classique du karatéka face à Megalon. "C’est sa détermination qui le fait grandir" commente sobrement un des savants devant le monstre de métal...enfin, disons plutôt de caoutchouc mou !
Il est certain que nous ne sommes pas en présence d’un chef d’oeuvre. Les effets spéciaux sont affligeants, les maquettes assemblées sans génie et le rythme déficient. Durant les quarante premières minutes, rien ne se passe et l’intrigue tourne autour d’une vague tentative de vol du robot Jet Jaguar par les membres de la civilisation aquatique. Le tout donne dans une ambiance proche d’un James Bond du (très) pauvre et c’est justement ce coté atrocement Z qui sauve l’ensemble de l’ennui total. Ensuite, les monstres sont lâchés et les combats se suivent. Malheureusement le rythme ne suit toujours pas et la mise en scène peine à intéresser le public, tandis que le scénario sombre définitivement dans le n’importe quoi infantile. La présence d’un insupportable gamin indique avec certitude le public visé par cette entreprise médiocre au budget restreint. Godzilla lui-même ne possède guère d’ampleur et ressemble davantage à un canard en plastique qu’au fier roi des monstres. Pathétique ! Il n’apparaît d’ailleurs que dans la seconde partie du métrage, pour secourir un Jet Jaguar dépassé par ses deux lâches adversaires.
Bref, il faut vraiment être très fan du Big G, très bien luné ou complètement défoncé pour apprécier ce film au-delà de 8 ans d’âge mental, mais le résultat constitue néanmoins une véritable curiosité bis.
Le DVD en lui-même est présenté en un pack (avec Godzilla & Mothra : Battle for Earth) dans une version originale japonaise mono imposée, avec d’obligatoires sous-titres français. Aucun bonus mais une qualité d’image satisfaisante malgré l’un ou l’autre défaut. Vu la qualité du produit, il eut sans doute été inutile d’en demander plus.
Fred Pizzoferrato (2005)
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