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  Sommaire - DVD -  G - L -  L’exorciste : au commencement
"L’exorciste : au commencement"
de Renny Harlin

Avec Stellan Skarsgard, Izabella Scorupco, James D’Arcy
Warner Home Vidéo

Renny Harlin est devenu un mercenaire. Si le réalisateur finlandais eut le vent en poupe avec les succès de « Freddy 4 », « 58 minutes pour vivre » et « Cliffhanger », l’échec énorme du gouffre financier que fut « L’île aux pirates » (plutôt bien à la revoyure) ne fut jamais rattrapé par les autres échecs que furent « Au revoir à jamais » (son meilleur film au demeurant), « Peur bleue » (pourtant excellent !), le consternant « Driven ». Il y a trois ans, il réalise « Mindhunters », une sorte de « 10 petits nègres » avec des profilers aux prises avec un serial-killer les éliminant un par un, dont il vantait les qualités lors de sa venue au Festival de Cognac. Le film vient juste de sortir aux States, avec une première semaine à deux millions de dollars de recettes et il arrive chez nous au début de l’été. Et depuis, suite au départ de John Frankenheimer et surtout au mécontentement du studio au vu du film réalisé par Paul Schrader, il accepte de faire « L’exorciste, au commencement » ! Renny Harlin, seigneur de la violence assez sadique, assez bourrin dans sa mise en scène, aux commandes d’un tel film, déjà voué à l’échec en tant que projet limite absurde et surtout dont on sait qu’un autre film entier existe avant ! Hé bien, il a dit oui ! A la première vision, on rigole. Revoir aujourd’hui son film, c’est finalement reconnaître qu’il ya eu largement pire dans l’histoire du film d’horreur, même si, en tant que tel, « l’exorciste au commencement » n’est ni plus ni moins qu’un shocker horrifique assez gore, formellement pas si mal que ça, mais scénaristiquement, complètement absurde par moments. Voir souvent.
A la fin de la seconde guerre mondiale, un prêtre archéologue, le père Merrin, se rend en Afrique sur un chantier de fouilles ayant découvert une église ensevelie. Sur place, il pénètre dans l’édifice et découvre qu’elle était vouée au culte d’une entité démoniaque. En même temps, d’étranges faits surviennent qui laisseraient à penser qu’une possession a frappé ceux vivant à proximité. Aidé par une jeune doctoresse (Izabella Scorupco, vue dans « Goldeneye » et « Vertical limit », divinement belle...), Merrin va devoir retrouver en lui une foi perdue pour l’aider à vaincre le Mal.
Bon, la possession diabolique aujourd’hui, hein, c’est comme la croyance religieuse, difficile d’y croire. Par contre, le Bien ou le Mal dans un être humain, ça oui, ça marche encore. Donc, tout ce qui est bien dans le film, ce sont ces flash-back sur la perte de la foi de Merrin, ce sont tous ces passages purement horrifiques (le prologue est démentiel, énorme, mais comme le dit Harlin dans le commentaire audio, qu’on peut écouter de temps en temps, dans les scènes dites d’action, même si ce n’est pas sous-titré parce que ça vaut le coup d’oreille, il voulait choquer avec une ouverture inédite ! C’est certain, elle vaut le déplacement !) où on reconnaît la finesse du Finlandais, et il reste une séquence vraiment réussie, bien flippante, l’attaque de hyènes de l’enfer sur un enfant. Et dire qu’Harlin se défend d’utiliser de la violence sadique... Autrement, malgré les noms de William Wisher (le mec qui a écrit le script du « 13ème guerrier ») et de Caleb Carr (romancier connu pour son « Aliéniste ») au scénario, « L’exorciste au commencement » flirte souvent avec le ridicule. Surtout dans la cohésion des manifestations démoniaques et dans un final où Harlin justifie un hommage au film de Friedkin pour des scènes vraiment grand-guignolesques. Reste les dix dernières minutes, plutôt bonnes, et se terminant par la silhouette de Merrin qu’on retrouvera un jour devant un immeuble de Georgetown. La saga « L’exorciste » semble définitivement stoppée ici, on attend la version de Schrader, mais si le film de Friekin demeure le classique qu’il est (ce qui reste un peu un mystère pour moi mais bon...), « L’exorciste 2 : l’hérétique » demeure le plus mauvais, « L’exorciste 3 » le meilleur (selon mon humble avis...) et cette version très « Harlin-nienne » la plus série B horrifique bien torchée. Un verdict qu’on ne découvre qu’à la seconde vision. Quant à l’édition DVD, outre le commentaire audio en vo (déjà qu’en vostf, rare si quelqu’un l’écoute alors en vo...) d’Harlin, on trouvera un petit making-of très promotionnel qui ne reflète jamais l’épreuve que fut ce projet. Mais pour un mercenaire comme Renny Harlin (qui a son propre site internet, si, si, faut voir comment il se vend le bonhomme, c’est impressionnant !), ce fut une épreuve qu’il releva avec un certain succès. Oui, fallait oser, c’est vrai.

Stéphane Thiellement

Note : 6/10 DVD : 4/10 (mais copie magnifique, format d’origine 1.85 image 16/9ème)
Bonus : commentaire audio de R. Harlin en vo ; making-of ; bande-annonce.



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