"Escales 1 : Blackburg, 1904" de Kierzkowski, Ephrem, Jouvray

8/10

"Vous savez, Blackburg n’est pas un village comme les autres. L’esprit des ancêtres plane sur la région, ça provoque des choses surnaturelles."

Blackburg est un petit village tranquille qui ne se distingue que par la présence d’un phare où vivent un capitaine et sa fille Jésabel (celle-ci étant plus agée que son père). Il est bien question d’un fantôme qui découperait des têtes, mais cela doit fait partie des légendes locales. Mais voici qu’un albinos et un noir, deux marins philosophes et en cavale ( ce qui n’est pas incompatible) arrivent en quête de leur ancien capitaine. Mais ils ne sont pas les seuls. En effet le créancier Bishop s’est adressé au docteur Wilbur qui oeuvra fort peu discrètement à Londres il y a quelques années.
Mis à part Jack l’Eventreur on trouve également un colonel de l’armée des Indes, l’Ombre Jaune et un pécheur attendant depuis 30 ans de pécher un poisson magique.
Peut-on parler de fantastique ? Pour leur premier album les auteurs ont habilement placé l’aventure aux limites du surréalisme où l’absurdité impose sa marque comme dans un roman de Serge Brussolo ou de Pierre Boulle. L’exemple type de la rationnalité absurde réside dans la poursuite entre un marcheur bien décidé et une automobile de l’époque fort peu véloce.
Bref entre intrigues diverses et réflexions hautement philosophiques (la distinction entre émeu et autruche étant des plus instructive), le dénouement s’achemine progressivement avec une logique qui lui est propre. Tout reposant sur la quête d’un coffret qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un aveugle. C’est clair ?

Damien Dhondt

Scénario : Jean-François Kierzkowski, Dessin : Mathieu Ephrem, Couleurs : Anne-Clare Jouvray _ Escales tome 1 : Blackburg, 1904 _ Paquet (mai 2005)_ Inédit, grand format, couleurs, 48p. 11 euros