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Avec Jensen Ackles, Shannyn Sossamon, Dominique Swain, Bill Sadler
Gaumont Columbia TriStar Home Vidéo
L’inédit vidéo qui part perdant dès le départ : un titre assez ringard, une affiche hideuse, et une intrigue dont le résumé ne laisse rien augurer d’exceptionnel. Entre « Urban legend 3 » et celui-ci, tout de suite, on opte pour le premier parce qu’on est en pays de connaissances. Au final, « Urban legend 3 » ne vaut pas tripette et... Hé bien, « Le jeu des damnés » se révèle une sacrée bonne surprise. Et en y regardant de près, on se dit qu’avec le nom du réalisateur, on aurait pu partir tout de même un peu plus confiant. On va y revenir...
Jake Cummings est à priori un étudiant tout ce qu’il y a de plus normal. Sa vie est pourtant un peu moins simple : sa mère vit dans une maison de repos, son meilleur ami n’arête pas de chercher les ennuis, sa copine est une bombe qui supporte mal l’obsession sexuelle de certains professeurs à son égard. Et il y a les visions d’horreur qui l’assaillent parfois, violentes, sanglantes, meurtrières. Un jour, le trio découvre sur Internet un jeu, « Le Chemin » qui est censé exaucer tous leurs vœux à condition qu’ils livrent tout d’eux-mêmes. En s’y inscrivant, ils viennent d’acheter leur passeport pour l’Enfer, révélant ainsi le vrai visage du créateur du « Chemin ».
Ca ne donne pas vraiment envie, hein ? Il y a un petit goût de « déjà vu » là-dedans. C’est vrai, mais là ou se situe une différence majeure, c’est dans la création de personnages bien plus fouillés psychologiquement que d’habitude, moins niais et crétins qu’à l’accoutumée, ce qui fait qu’on s’intéresse vraiment à cette histoire dès le début. Ensuite, il n’y a quasiment pas d’humour, ce sont des visions et des actes d’une extrême violence qui nous sont assénés. Et quand arrive les révélations, on ne rit pas devant ce qu’on voit (un monstre sorti d’un autre temps, d’autres croyances), à cause de la crédibilité de tout le reste, du soin apporté à la création d’une intrigue fantastique qui pourrait facilement sombrer dans le pire Z ou une parodie involontaire, et qui s’achève de façon étonnante. Le casting révèle 3 noms connus : Shannyn Sossamon est l’héroine de « Chevalier » et du « Purificateur », tous deux signés brian Helgeland, Dominique Swain campait « Lolita » dans le bon remake d’Adrian Lyne, et Bill Sadler était le général terroriste ennemi de Bruce Willis dans « 58 minutes pour vivre ». Un ensemble de bons acteurs qui ont fait confiance à un jeunot pour son troisième film (les deux autres sont inédits, il y a un drame et un polar), David Winkler, fils d’Irwin (grand producteur Hollywoodien qui accepta de financer le « Rocky » de Stallone alors que tous les autres le dénigraient, du moins avec lui dans le rôle-titre, et qui s’est essayé à la mise en scène par contre avec bien moins de bonheur...). Il est certain que le fiston a du écouter quelques bons conseils de son illustre papa, donnant ainsi à cet inédit fantastique un cachet de réussite prometteur quant à la suite de sa carrière. Malheureusement, aucun tout petit bonus vient nous conforter dans notre souhait de croire que ceci ne fut pas un accident. Donc, wait and see le prochain film de Winkler Jr., et en attendant, il faut découvrir ce « Jeu des damnés ».
Stéphane Thiellement
Note : film : 6/10 DVD : 1/10 (copie excellente, format 1.78 image 16/9ème, vostf)
Bonus : nada.
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