|
The Seven Voyage of Sinbad (1958)
De Nathan Juran
Avec : Kervin Matthews
Kathryn Grant
Thorin Thatcher
Richard Eyer
NOTE FILM : 8/10
NOTE DVD : 8/ 10
Le maléfique sorcier Sokurah jette par traîtrise un sort à Parisa, promise au valeureux marin Sinbad. Ce-dernier accepte de rechercher la lampe magique, habitée par un génie, perdue par le magicien sur l’île maudite de Colossa.
On a souvent prétendu que les films de Ray Harryhausen ne valaient pas grand-chose lorsqu’on en retirait les effets spéciaux. C’est vrai de certains d’entre eux (et en particulier du très médiocre Sinbad et l’œil du Tigre) mais cette généralisation est un peu facile. Ce premier épisode de la saga Sinbad remet les pendules à l’heure et constitue une superbe fantasy.
Le scénario est riche, inventif, plein de rythme et de fantaisie, sans oublier une touche d’humour. Pour un film de cette époque, le rythme est vif et les rebondissements se succèdent avec bonheur : le sorcier transforme une femme en créature serpentine, les héros affrontent un cyclope, un oiseau géant, combattent un dragon, délivrent le génie de la lampe, etc. Les effets spéciaux de Ray Harryhausen constituent certainement la meilleure utilisation de la technique de la stop-motion. Quoique vraiment réussis, ils ne s’intègrent pas toujours parfaitement à l’image elle-même mais demeurent un véritable enchantement pour l’amateur du genre.
On constate également que Nathan Juran, contrairement à ses successeurs, parvient à filmer les effets spéciaux avec une véritable efficacité et ne se contente pas de plans statiques. Le combat entre le cyclope et le dragon est exceptionnel, de même que le duel final entre Sinbad et un squelette réanimé.
L’ensemble bénéficie de décors chatoyants, de costumes somptueux et de la beauté très fraîche et naturelle de la belle Kathryn Grant. Enchanteur il y a près d’un demi-siècle, ce voyage reste tout aussi enchanteur à l’heure actuelle. Avec un soupçon de nostalgie et en laissant au vestiaire son cynisme (une des plaies de notre temps !) on passe un moment absolument magique dans cet univers coloré et naïf.
DVD : très belle copie 16/9 éditée par Columbia avec un son mono tout à fait correct, un vaste choix de langues et de sous-titres et une multitude de suppléments : filmographie des intervenants, bandes annonces diverses, etc. Sans oublier trois reportages passionnants où interviennent John Landis et Ray Harryhausen, lesquels commentent le métrage ainsi que Jason et les Argonautes. Une longue featurette nous apprend les secrets de l’animation image par image et une autre nous offre un parfait éventail de la carrière de Harryhausen, de ses débuts en compagnie de son mentor Willis O’Brien au Choc des Titans.
FRED PIZZOFERRATO
|