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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  Femme démon
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"Femme démon" de Richard E. Cunha


Titre : She Demons
Réal : Richard E. Cunha
Avec : Irish McCalla
Tod Griffing
Victor Sen Yung
Rudolph Anders

Durée : minutes
Origine : USA
Année : 1958
Genre : Savants fous
Editeur : Bach Films
3 / 6

Résumé :

Un petit groupe de personnes (un héros américain, une pin-up sexy, un Asiatique débrouillard et un Noir vite sacrifié) échoue sur une île supposée déserte. Hélas, de méchants savants nazis y accomplissent de terribles expériences afin de transformer de belles nymphettes en monstres tout moches. Le responsable de ces expériences désire en fait redonner à sa femme sa beauté perdue, quitte à tuer pour cela quelques innocentes demoiselles.

Critique :

Le réalisateur de She Demons n’est autre que Richard E. Cunha, un personnage à la courte carrière coupable d’une demi-douzaine de titres en trois ans. Outre l’œuvre qui nous occupe ici, le bonhomme offrit au monde (lequel n’avait pourtant rien demandé !) Giant From The Unknown, Missile to the Moon, Bloodlust, The Girl in the Room 13 et surtout Frankenstein’s Daughter, son monument psychotronique à lui, un jour résumé par ce cher expert Jean Pierre Putters comme "un modèle à éviter pour les futures générations". Bref, Cunha est un spécimen qui, à l’instar de Ed Wood, Al Adamson ou Andy Milligan, doit son inclusion dans l’histoire du cinéma à sa nullité et son mauvais goût outrancier. Sachant cela, on n’est pas vraiment impatient de glisser Femme Démons dans son lecteur (certains lecteurs pervers pourraient d’ailleurs préférer se glisser dans des femmes démons ma foi charmantes...à l’état "normal" s’entend !).
Et pourtant le résultat est plutôt sympathique. A condition de ne pas en attendre une perle de cinémathèque (ni même un "trésor oublié"), on peut donc y prendre un certain plaisir.
L’histoire est simple mais immédiatement attrayante pour le cinéphage Z normalement constitué. Des savants fous, des nazis rêvant de race supérieure sur une île perdue, une reine de beauté en détresse, un héros pur et dur, des décors kitsch à souhaits, des maquillages bien craignos,... Le comble de l’horreur pour les amateurs de cinéma d’auteur, le bonheur pur pour le bissophile. L’interprétation n’est pas vraiment le point fort du métrage : Irish McCalla (ex Sheena, reine de la Jungle) est aussi belle que piètre comédienne (c’est donc dire si elle est nulle !) et s’avère incapable de réciter une ligne de dialogue de manière un tant soit peu concernée. Tod Griffin, le héros intrépide, n’est guère plus doué : il débite un texte stupide de manière totalement ridicule et pompière. Enfin, citons Victor Sen Yung, un habitué de la saga Charlie Chan, qui nous offre un condensé de clichés irritants mais parfois amusants.
Les gros défauts du film sont surtout son manque flagrant de rythme. La pire séquence étant l’habituelle scène au cours de laquelle les Gentils demandent au Méchant de révéler la véritable nature de son plan de domination mondiale. Un passage obligé de la SF fauchée de l’époque (repris d’ailleurs dans des productions plus prestigieuses, comme dans tous les James Bond ou presque !). Le Nazi se lance alors dans une explication interminable...avec son lot d’énormités scientifiques énoncées de façon totalement sérieuses. On apprend ainsi que la Terre est chauffée par le magma et qu’un appareil atomique permet de corriger les difformités des aryens afin de créer une race parfaite. Le praticien échange ainsi le "caractère X" du sang d’indigènes pour guérir sa femme alors que les cobayes deviennent instantanément des monstres, lesquels redeviennent ensuite normaux mais à l’état de légume, surtout que des gènes animales sont également utilisés et donnent aux victimes un air bestial, avec des dents proéminentes et tout et tout. Complètement crétin donc hilarant au second degré.
Pour rester dans le "bon" mauvais goût, les héros sont fouettés par les Nazis tandis que les horribles femelles (dont le maquillage préfigure celui des zombies de "La Revanche des Mortes Vivantes" : un masque hideux mais un corps parfait, ici dissimulé par un petit maillot de bain) font "grrrr grrrr" dans des cages de bamboo (...house of dolls pour les connaisseurs)
Citons aussi les longues démonstrations de danses indigènes et l’aspect bien trop neuf des costumes, que ce soit pour les naufragés ou, surtout, nos méchants nazis vêtus comme pour la parade après quinze ans sur une île perdue.
Evidemment le Docteur Nazi tombe amoureux de l’héroïne, promise à devenir la reine de l’île (puis du monde sans doute) mais la femme défigurée ne l’entend pas ainsi et aide les naufragés à fuir alors qu’une éruption providentielle détruit toutes les installations.
L’ensemble n’est donc pas très réussi mais les amateurs de Z fifties bien ringard devraient néanmoins y trouver leur compte.

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Bach Films



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